đź Xenoblade Chronicles X
AprĂšs Xenoblade Chronicles, et avant le second Ă©pisode sur Switch, un spinoff est sorti sur Wii U. La sĂ©rie avait dĂšs son inception quittĂ© le genre du tour-par-tour pour se rapprocher de mĂ©caniques propres aux jeux en ligne, comme par exemple, lâauto-attaque avec laquelle jâai tant de mal, mais alors lĂ âŠcâĂ©tait la totale, et Ă peu de choses prĂšs, le jeu pourrait presque passer pour un MMORPG1. Ce nâest pas une Ă©volution que jâapprĂ©cie, je dirais mĂȘme que je la dĂ©teste. Je la dĂ©teste tellement, que ma sauvegarde de fin de jeu indique fiĂšrement le temps que jâai passĂ© sur cette aventure: 119 heures et 18 minutes.
De la mĂȘme maniĂšre que les autres titres de sa sĂ©rie, ce jeu arrive Ă culminer dans tout un tas de choses que je dĂ©teste, mais dont je ne peux quâapprĂ©cier objectivement la qualitĂ©âŠ
Nouvelle planĂšte, nouvelle histoire,
Plus dâespaces fantastiques, on rentre dans la SF. A la suite dâune guerre inter-galactique et la destruction de la planĂšte Terre, lâhumanitĂ© sâexile dans lâespace, et un vaisseau-colonie nommĂ© NLA (New Los Angeles) atterrit sur Mira: une nouvelle planĂšte, peut-ĂȘtre un nouveau berceau pour lâhumanitĂ©, mais surtout, un Ă©cosystĂšme plein de dangers.
Le jeu commence par un parti-pris que je dĂ©teste: crĂ©er son avatar. Ainsi, le personnage principal nâest plus vraiment un âpersonnageâ, mais juste un avatar sans personnalitĂ© qui ne parlera quâĂ travers quelques choix qui sont prĂ©sentĂ©s au joueur. La pratique me dĂ©plait vraiment, tant le personnage principal devientâŠnon-important Ă lâintrigue.
Mais de toutes façons, lâintrigue nâa pas lâair importante, en fait je mâen suis tellement foutu que jâai passĂ© la moitiĂ© du jeu car je ne supportais plus la mise en scĂšne paresseuse. Le jeu comporte VINGT-DEUX personnages jouables, dont la moitiĂ© sont totalement dispensables. Ainsi lâhistoire avance soit Ă travers des cinĂ©matiques qui ne mettent en place quâune partie limitĂ©e du cast, soit des moments sans Ăąmes et Ă la mise en scĂšne faiblarde oĂč il faudra se contenter de lire le dialogue Ă lâĂ©cran en bougeant soi-mĂȘme la camĂ©ra. Je nâai vraiment JAMAIS pu accrocher Ă la mise en scĂšne de lâhistoire dans les Xenoblade, et lĂ encore, câest vraiment insupportable pour moi.
Les emmerdeurs de lâhumanitĂ©
Si dans NieR: Automata, jâapprĂ©ciais lâhistoire du groupe YoRHa, dernier protecteur de lâhumanitĂ© exilĂ©e dans lâespace, ici, je ne supporte plus lâhistoire du groupe BLADE, dernier protecteur deâŠvous avez lâidĂ©e. Si les membres du premier, bien quâĂ©tant des androĂŻdes, Ă©taient capables de personnalitĂ©s diverses, et dont certains se montreront mĂȘme capables de dĂ©serter Ă la recherche dâune vie paisible, sans avoir Ă jouer la carte du âEt si on dĂ©truisait lâhumanitĂ©?â, je ne compte plus le nombre de missions, principales ou secondaires, oĂč lâennemi Ă©tait ENCORE un habitant de New Los Angeles, ou bien oĂč le problĂšme Ă rĂ©gler Ă©tait digne dâune Ă©mission tĂ©lĂ© sur les problĂšmes de voisinage.
Le ridicule culmine avec la ville de New Los Angeles, qui prend plus dâespace pour un quartier rĂ©sidentiel oĂč toutes les maisons ont un jardin avec piscine, que pour le quartier industriel. Et surtout, un quartier shopping, et de la circulation de voitures. A un moment, je nây crois juste plus: comment est-ce que la mission de survie de lâhumanitĂ© sur une nouvelle planĂšte peut-elle ĂȘtre prioritaire quand toutes les habitations que je vois sont de jolis pavillons de banlieue?
Au premier tiers du jeu, on dĂ©couvre que lâon ne suit pas des humains, mais des humains synthĂ©tiques, âhumains mais pas tropâ, ce qui mâamĂšne Ă encore plus dâinvraisemblance et dĂ©connexion de lâhistoire, mais surtout, Ă encore plus de questions: pourquoi ces ĂȘtres non-humains ont-ils lâair de si peu sâintĂ©resser Ă la survie de lâhumanitĂ©?
Le scĂ©nario du jeu y rĂ©pond, mais cette rĂ©ponse ne me convient vraiment pas, ça ne fonctionne pas sur moi, et au final, jâai juste Ă©tĂ© ennuyĂ© par ces histoires⊠Quand Ă la multitude de personnages non-humains, je me demande ce quâils font tous sur cette planĂšte, certains y Ă©tant arrivĂ©s sans vaisseaux, sans quâon sache trop dâoĂč ils viennent, ni mĂȘme pourquoi ils dĂ©cident soudain de former une coalition avec les humains, qui ne sont plus quâun vaisseau-colonie Ă©crasĂ© et Ă peine Ă moitiĂ© construit. Au bout dâun moment, ça ne fonctionne plus du tout.
Gros animaux et gros robots
Le systĂšme de combat reprend celui du premier Ă©pisode sans toucher aux ajouts du second. On se retrouve Ă nouveau dans des combats foutoirs, oĂč chaque personnage a une classe-slash-rĂŽle qui servira Ă enchainer un combo correct pour dĂ©foncer les PVs de lâadversaire. En âun contre unâ, ça passe encore. Lorsquâil arrive quâun second ennemi dĂ©cide de sâincruster dans la bagarre, les PVs du joueur fondent comme neige au soleil et câest insupportable pour moi: mĂȘme en fin de jeu, avec une dizaine de niveaux dâavance, jâai dĂ» revoir des affrontements car le boss de la zone Ă©tait flanquĂ© dâacolytes qui mâemmerdaient.
Pour parer Ă TOUTES les Ă©ventualitĂ©s possibles, lâinventaire est Ă©largi. Peut-ĂȘtre mĂȘme trop, au point que jâai parfois eu lâimpression dâĂȘtre face Ă un fichier Excel, Ă ne pas savoir si je devais choisir lâarme avec â+2 en ATKâ, ou celle qui avait â+1 en ATK et +25% de dommage toutes les 35 attaques sur ennemis volantsâ. Pour un power-player, câest sĂ»rement le paradis, mais pour moi, qui suis habituĂ© Ă des JRPGs plus classiques oĂč les armes ne font que grimper en puissance, et on PARFOIS des attributs spĂ©cifiques, câĂ©tait juste insupportable, et tout ce loot dâarmes mâa juste ennuyĂ©, sans parler du loot des objets qui ne mâa jamais rien fait, lâĂ©quivalent de la âPotionâ dans le jeu Ă©tait un item que lâon obtient par de sombres moyens, mais pas âĂ la rĂ©guliĂšreâ.
Heureusement, ce jeu introduit une nouveautĂ©2: les gros robots. Si lâenvironnement le permet, le joueur pourra piloter un gros mĂ©cha qui fera des tonnes de dommage. Bien sĂ»r, certaines zones ne vous laissent pas lâutiliser, certains boss peuvent tanker les dommages, et certains ennemis sont totalement trivialisĂ©s.
Over the rainbow, glorious sights
Une fois obtenu, le robot (quâon appelle ici un âSkellâ) permettra dâexplorer Mira avec plus dâaisance, et une fois quâil sera Ă©quipĂ© dâun module de vol, le ciel ne sera plus une limite et le joueur sera libre dâexplorer la carte entiĂšre. Grande dâenviron 400 kilomĂštres carrĂ©s, Ă majoritĂ© de la mer, sĂ©parĂ©e en cinq Ă©cosystĂšmes (plaines, forĂȘt, dĂ©sert, minĂ©ral, et volcanique), cette carte est un plaisir Ă explorer, et mĂȘme aprĂšs lâavoir remplie Ă 100%, je suis sĂ»r dâavoir probablement ratĂ© des grottes, des espaces, des zones,⊠Jâavais beau ĂȘtre ennuyĂ© par les quĂȘtes annexes, qui nâavaient vraiment rien dâintĂ©ressant pour moi, et dont certaines avaient avaient des conditions dâactivation cryptiques, tandis que dâautres avaient juste des objectifs insupportables, je continuais de les faire car je prenais toujours du plaisir Ă explorer chaque zone oĂč elles mâamenaient.
Le plaisir de se perdre sur Mira paraĂźt presque infini, et aprĂšs plus de cent heures Ă fouler ses sols, jâĂ©tais toujours surpris par des zones nouvelles, ou la maniĂšre dont certaines zones de montagnes peuvent ĂȘtre foulĂ©es Ă pieds, et dĂ©couvrir une grotte planquĂ©e provoque toujours le mĂȘme âWoahâ dâĂ©merveillement. Si lâexploration a perdu de sa superbe dans âXeno 2â, elle relĂšve dans ce jeu dâune perfection que je ne retrouve que rarement ailleurs, me rappelant parfois celle de Breath of the Wild, ce qui nâa rien dâĂ©tonnant vu que Monolith Soft a aidĂ© Nintendo sur le dĂ©veloppement de ce jeuâŠ
Et surtout, la bande originale, composĂ©e par Hiroyuki Sawano avant quâil ne se mette Ă faire de la soupe3 vient rythmer ces moments. Le seul fait dâentendre les premiĂšres notes de Uncontrollable retentir Ă chaque combat contre un monstre-boss ma invitĂ© plus dâune fois Ă les laisser durer (ou Ă les recommencer en boucle malgrĂ© lâenchainement des morts) juste pour le plaisir dâentendre les voix hurler au rythme de mes attaques, un effet encore plus fort lorsque je pilotais un robot pour ces combats et que lâaction mâapparaissait depuis le cockpit, rendant ainsi fortement apprĂ©ciables ces combats que jusque-lĂ je dĂ©testais.
Quand Ă lâexploration, lorsquâenfin le joueur est autorisĂ© Ă explorer les cieux Ă bord de son Skell, câest Donât worry [2XDv] qui rythme les baladesâŠ
Xeno-trop de Xeno-bouffonneries
Dans son Ă©dition originale, sur Wii U, le jeu se terminait de maniĂšre trĂšs ouverte sur un cliffhanger, laissant plein de questions sans rĂ©ponses, ce qui contribuait Ă la lĂ©gende de ce jeu pas assez aimĂ© car âsorti sur la mauvaise consoleâ. Pour cette âDefinitive Editionâ sur Switch, un nouveau chapitre vient clĂŽturer lâintrigue. Nâayant pas fait le jeu original, je nâavais pas idĂ©e de lâampleur du cliffhanger originel, mais Ă prĂ©sent, je me demande comment les fans de la premiĂšre heure ont pu tenir dix ans sans rĂ©ponses, mais surtout, est-ce que ces rĂ©ponses sont vraiment satisfaisantes?
LĂ encore, pour moi, ça ne fonctionne pas. Clairement, en dix ans, le plan a changĂ©, et avec la sortie de âXeno 2â et âXeno 3â entre-temps, jâai surtout lâimpression que ce nouveau chapitre a Ă©tĂ© rĂ©flĂ©chi Ă postĂ©riori pour rattacher les wagons. Le plot original de âXeno Xâ mentionnait bien des races extra-terrestres hostiles Ă lâhumanitĂ©, mais ici, la maniĂšre dont elles sont dĂ©finies me donne vraiment lâimpression de vouloir introduire le âConduitâ4 au chausse-pieds.
De mĂȘme, la maniĂšre dont le scĂ©nario dĂ©cide de sâorienter Ă ce moment-lĂ dans sa thĂ©matique, mĂȘme si jâai apprĂ©ciĂ© certaines cutscenes pleines de robots (dont certains me rappelaient le RGZ-95C ReZEL Type-C (GR) dans le style et les couleurs!), tranche vraiment avec le reste du jeu dans lâidĂ©e, accentuant encore plus lâeffet de âce morceau nâest pas Ă sa place iciââŠ
En soit, le fait que le jeu se termine sur un cliffhanger Ă©tait peut-ĂȘtre satisfaisant pour les joueurs originaux, car lâidĂ©e de base Ă©tait de permettre lâexploration dâune planĂšte, Ă la maniĂšre dâun jeu en ligne dont la fin du scĂ©nario ne signifie pas la fin du jeu. Pas mal dâavis en ligne parlent encore avec nostalgie de ce plaisir de faire des missions en Ă©quipe. En soit, je peux comprendre, car mĂȘme la nouvelle fin ne mâapparaĂźt pas comme une fin. Pis encore, aprĂšs les crĂ©dits de fin, le joueur est renvoyĂ© sur la carte de Mira, libre de continuer de lâexplorer Ă sa guise, un procĂ©dĂ© qui ne mâaide pas vraiment Ă porter une conclusion Ă cette histoireâŠ
Peut-ĂȘtre devrais-je donc mâattaquer Ă âXeno 3â pour enfin en finir avec cette sĂ©rie? Comme pour cet Ă©pisode, je suis conscient que la proposition nâest pas forcĂ©ment pour moi, mais lĂ encore, je pense que je crains de me retrouver Ă apprĂ©cier la qualitĂ© objective de lâoeuvre.
Un Jeu de rĂŽle en ligne massivement multijoueur, plus connu par lâacronyme anglais âMMORPGâ est un jeu de rĂŽle en ligne oĂč plusieurs milliers de joueurs interagissent en temps rĂ©el. ↩︎
Techniquement, il la fait revenir, car ce systĂšme Ă©tait dĂ©jĂ prĂ©sent dans Xenogears. ↩︎
Si je suis trĂšs fan dâ Hiroyuki Sawano, dont jâai dĂ©couvert lâoeuvre avec la bande originale de Mobile SuitGundam Unicorn et celle de Kill la Kill, je trouve malheureusement que depuis la bande originale de LâAttaque des Titans, il sâest vraiment enfermĂ© dans un style et recycle ses mĂ©lodiesâŠÂ ↩︎
Le âConduitâ est une sorte dâexistence âsupĂ©rieureâ dans la sĂ©rie des jeux Xeno. ↩︎