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🎼 The Legend of Heroes: Trails of Cold Steel II

Un an pour m’y mettre, c’était compliquĂ©.

A la base, pour un projet de livre, je restais sur ma run “Nightmare” du premier Ă©pisode afin de dĂ©celer dans les fichiers de sauvegarde oĂč Ă©taient planquĂ©s certaines valeurs. Et puis je me suis occupĂ© de d’autres trucs, donc je n’y ai plus touchĂ©, et j’ai jouĂ© Ă  une petite vingtaine de jeux


Dans quelques jours sortira Trails in the Sky 1st Chapter, alors je me suis dit qu’il faudrait enfin m’y mettre.

L’hĂ©ritage

A la maniĂšre de Sky SC qui venait complĂ©ter Sky FC en le complĂ©tant et l’amĂ©liorant, rien de neuf ici, et Cold Steel II reprend directement le jeu initial. Cette fois, un mois a passĂ© depuis le cliffhanger, et l’on retrouve un Rean privĂ© de tous ses objets, magies, armes, et son flouze,
 Si l’on rĂ©utilise sa sauvegarde de fin de jeu de Cold Steel, on aura quelques bonus sympathiques pour dĂ©marrer le jeu.

De la mĂȘme maniĂšre que Sky SC commençait sur des rails pour ENFIN donner au joueur la possibilitĂ© de se balader partout, lĂ  encore, la premiĂšre partie du jeu fait accĂ©der le joueur Ă  certaines zones, et la seconde lui donnera librement accĂšs Ă  toute la carte. En soi, on n’est pas perdu, il y a peu de diffĂ©rences de gameplay, et on pourrait presque enchaĂźner les deux jeux d’une traite.

Je dis “presque” car le jeu a malheureusement tendance Ă  rajouter et accumuler les systĂšmes, qui font parfois office de “trop”. En plus des combats de mĂ©cha (que l’on peut invoquer en plein combat comme dans Xenogears), qui sont justifiĂ©s par l’intrigue, le joueur aura Ă  sa disposition un pouvoir “d’éveil” qui permettra Ă  Rean d’utiliser sa force cachĂ©e (un concept si utile que je ne l’ai jamais utilisĂ©, mĂȘme s’il est
justifiĂ© narrativement), et le “Overdrive”, qui permet au joueur d’enchaĂźner trois tours sans laisser l’ennemi le toucher, une pratique qui rend les combats triviaux, mĂȘme les plus ardus


Cependant, mĂȘme si j’avais pu terminer le premier jeu sans trop me poser de questions sur la composition de mon Ă©quipe (celle-ci est “contrĂŽlĂ©e” pendant plus de la moitiĂ© du jeu), c’est dans cet opus que j’ai compris pourquoi le jeu contenait autant de personnages: en plus d’ĂȘtre, bien Ă©videmment, des personnages narratifs auxquels l’on s’attache, ils sont une spĂ©cialisation extrĂȘme des rĂŽles du systĂšme de combat.

Magie offensive? Emma, la magicienne. GuĂ©rison? Elliot, le pacifiste. Buff? Jusis, le noble. Vitesse? Fie, la petite mercenaire-ninja. DĂ©gĂąts? Laura, l’épĂ©iste. Ainsi, en fin de jeu, et lorsque chaque personnage/rĂŽle est correctement dĂ©veloppĂ©, on peut se retrouver avec une Fie totalement intouchable1 grĂące Ă  sa stat d’évasion, qui joue deux fois plus souvent que les ennemis (et les retarde pour s’assurer que leur tour ne viendra jamais), tandis que Laura attendra son tour pour se permettre de dĂ©truire certains boss en un seul coup, laissant Rean le soin de nettoyer ce qui reste, tandis qu’Alisa opĂšre un mix entre magies offensives et de guĂ©rison


Le corps

Le premier opus se divisait en six chapitres (plus un prologue et un chapitre final), chacun Ă©tant un “voyage scolaire” dans une rĂ©gion diffĂ©rente du pays d’Erebonia. Ici, plus d’école, et le film est divisé d’une maniĂšre Ă©trange. En plus du prologue, on a deux actes principaux, sĂ©parĂ©s par une intermission, un chapitre intitulĂ© “Divertissement” (oui oui), et un Ă©pilogue. Le premier acte sera employĂ© Ă  rĂ©unir tous les anciens Ă©lĂšves de l’école et le second servira Ă  mettre un terme Ă  la guerre civile.

Pour le “divertissement”, c’est plus Ă©trange. Trois mois aprĂšs le “corps” du jeu, on y incarne cette fois Lloyd et Rixia, des personnages du diptyque Crossbell, dans une mission de rĂ©sistance face Ă  l’invasion de l’Empire d’Erebonia. La finalitĂ© sera un combat de boss contre Rean, devenu une sorte de “chien de l’Empire” qui obĂ©it aux ordres. MĂȘme en sachant que ce mini-chapitre2 sert Ă  relier la saga aux Ă©vĂšnements de l’arc Crossbell, c’est un choix vraiment Ă©trange, surtout vu la FORCE narrative et Ă©motionnelle de la fin du second acte.

Ce choix est toutefois justifiĂ© une fois que l’on atteint le chapitre d’épilogue: Rean retourne Ă  l’acadĂ©mie (libĂ©rĂ©e, dĂ©livrĂ©e!) qui servait de cadre au premier jeu, afin de passer son dernier jour en prĂ©sence de ses camarades. Entre deux quĂȘtes finales, un ultime donjon s’ouvre et invite les protagonistes3 Ă  le complĂ©ter.

"Overcoming this trial will be a fitting end to our time together as Class VII..."

LĂ  encore, c’est une proposition vraiment unique pour un jeu vidĂ©o: lorsque le coeur du donjon est atteint, celui-ci explique l’intĂ©rĂȘt de son existence (un test), ainsi que l’absence TOTALE d’enjeux quant Ă  son existence (le test a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© terminĂ© dans le jeu prĂ©cĂ©dent). Il n’y a pas de malĂ©diction Ă  arrĂȘter, de monstre Ă  garder enfermĂ©,
 Mais nos hĂ©ros veulent quand mĂȘme relever le dĂ©fi, car ce sera leur dernier acte en tant que camarades de classe


Lorsque je jouais au premier opus, l’abondance de voyages en train me rappelait Final Fantasy VIII, l’un de mes JRPGs favoris (dont le contexte est aussi celui d’ados dans une acadĂ©mie militaire) mais assez inĂ©gal, et Ă  plusieurs reprises je me suis retrouvĂ© Ă  penser “Est-ce que ce jeu ne serait pas l’aboutissement du concept de Final Fantasy VIII?”, sans vraiment rĂ©ussir Ă  me convaincre


"Tanks contre armes et magies"

Avec cet Ă©pisode, j’ai Ă©tĂ© servi: quinze ans aprĂšs, les scĂšnes cinĂ©matiques Ă©piques de FFVIII oĂč des ados-soldats se livraient bataille avec les armes et magies du jeu sont enfin rĂ©pliquĂ©es de maniĂšre convaincante dans l’environnement de Cold Steel II! Je ne sais pas vraiment s’il y a une rĂ©elle filiation entre les deux premiers opus de Cold Steel et FFVIII, mais pour moi, la formule a enfin atteint son paroxysme!

Le coeur

De la mĂȘme maniĂšre dont deux opus exposaient leur cheminement, le premier Ă©tant plutĂŽt concentrĂ© “sur l’école” et ce second Ă©tant concentrĂ© sur “l’extĂ©rieur”, il en va de mĂȘme pour le dĂ©veloppement des personnages. Si l’on avait pu croiser certains Ă©lĂšves de la Class VII au contact de leur famille ou amis, cette notion est dĂ©sormais au coeur de l’arc, et permettra d’étoffer encore plus leur personnalitĂ©, toujours d’une maniĂšre trĂšs satisfaisante.

Ainsi, dĂšs le premier arc, Elliot, le musicien du groupe, au tempĂ©rament plutĂŽt pacifiste, retrouve son pĂšre, un gĂ©nĂ©ral dĂ©corĂ©. Dans le premier jeu, une tension avait Ă©tĂ© Ă©tablie entre les deux: le fils voulait faire une acadĂ©mie de musique, mais le pĂšre l’envoya tout de mĂȘme en acadĂ©mie militaire. Au coeur de la guerre civile qui secoue l’Empire, les deux arrivent Ă  se comprendre. Elliot remercie son pĂšre de lui avoir fait suivre une carriĂšre militaire, ce qui lui a permis d’ĂȘtre capable d’agir pour protĂ©ger les personnes qui lui sont importantes, tandis que le gĂ©nĂ©ral enjoint son fils Ă  rejoindre une Ă©cole de musique une fois l’annĂ©e terminĂ©e: “Je ne voulais pas te forcer Ă  une carriĂšre militaire comme moi, mais je voulais que tu sois conscient des possibilitĂ©s que la vie t’offrait”. J’ai adorĂ©.

"...Returning to the matter at hand, you're sure you haven't tried to make ANY moves on her?"

Plus tard, c’est ma personnage favorite, Fie, qui sera mise en avant. L’ex-enfant-mercenaire, Ă  l’air nonchalant mais toujours vĂȘtue d’un sourire en coin prĂȘt Ă  lĂącher les plus insolentes des rĂ©parties. Ses anciens camarades d’armes se retrouvent dans le camp adverse, et mĂȘme si l’on doit les affronter Ă  deux reprises, ils restent des mercenaires trĂšs courtois, et totalement “super grand frĂšre” pour leur petite Fie.

Ainsi, chaque Ă©lĂšve a droit Ă  son moment sous les projecteurs, pour le plus grand bonheur des joueurs, et peu importent les appĂ©tences que l’on a pour eux, tous sauront faire briller leur personnalitĂ© et tirer des sourires au joueur


La suite

J’ai encore beaucoup de problĂšmes avec le jeu malheureusement. MĂȘme si j’ai totalement apprĂ©ciĂ© la maniĂšre dont celui-ci terminait l’arc narratif qu’il avait ouvert, je suis conscient qu’il n’est encore qu’un prologue pour deux jeux de plus, et la maniĂšre dont le harem s’est formĂ© autour de Rean m’empĂȘche de m’impliquer totalement dans ces histoires. J’ai terminĂ© une premiĂšre fois en prenant Alisa pour partenaire, et toutes les promesses de “Je ne t’oublierai jamais” qu’on pu se faire les deux personnages m’ont juste paru totalement creuses, Ă©tant donnĂ© que les deux prochains Ă©pisodes les ignoreront totalement. Un sentiment amplifiĂ© lorsque ma seconde partie, en difficultĂ© Nightmare, m’a permis de poursuivre des relations avec d’autres personnages, qui ont tous rĂ©agi de la mĂȘme maniĂšre4


Mais, hĂ©, on ne se refait pas, j’aime cet univers, et je sais que la suite verra le retour de bon nombre de personnages de Liberl ou Crossbell. Je n’y couperais pas non plus: je vais devoir jouer Ă  Trails of Cold Steel III


  1. Et ce, mĂȘme dans le mode de difficultĂ© Nightmare! ↩︎

  2. Qui se joue en environ une heure, et que l’on peut mĂȘme choisir de skipper lorsque l’on refait le jeu
 ↩︎

  3. Comme pour Sky SC, le jeu multiplie ici les protagonistes, et l’on pourra composer son Ă©quipe parmi VINGT personnages! ↩︎

  4. A part les hommes, l’instructrice Sara car ça ne se fait pas, et Millium car elle est bien trop jeune, la morale reste tout de mĂȘme sauve! ↩︎

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