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đŸ“ș Tokyo Vice (La sĂ©rie TV)

À Tokyo, le reporter amĂ©ricain Jake Adelstein, ĂągĂ© de 24 ans, intĂšgre le plus grand quotidien japonais. Alors qu’il collabore avec la police locale, il devient un interlocuteur des yakuzas, mais cette position ambivalente n’est pas sans danger.

Je followe Jake Adelstein sur Instagram1 depuis dĂ©jĂ  quelques annĂ©es, mais je n’avais jamais rĂ©ussi Ă  me lancer dans son premier livre, Tokyo Vice. MĂȘme la premiĂšre saison de la sĂ©rie TV, attendue depuis 2013 (avec Ă  l’époque Daniel Radcliffe prĂ©vu en rĂŽle principal) m’était complĂštement passĂ©e sous le nez.

AprÚs avoir écouté le podcast The Evaporated2, et au vu de la quantité de pubs pour la saison 2 de Tokyo Vice sur Canal+, je me suis enfin décidé à me lancer dans Tokyo Vice en suivant en parallÚle la série télé, et le livre.

“Dans le coeur de Tokyo, j’ai des sursauts”

Ce qui saute au premier coup d’oeil, c’est la qualitĂ©. On voit de suite que HBO est aux manettes: la sĂ©rie ne lĂ©sine pas sur les dĂ©cors, et le casting est rempli d’acteurs au jeu de qualitĂ©, sans qu’ils ne soient des sur-stars3. AprĂšs cinq ans loin de mon pays de coeur, revoir ses ruelles et ses bars fumeux m’a de suite mis au coeur de l’ambiance d’un Tokyo qui existait alors que je n’avais mĂȘme pas commencĂ© Ă  Ă©tudier le japonais4.

Contrairement au livre, les intrigues se centrent dĂ©sormais sur un triumvirat de personnages. A Jake se joignent Samantha, une hĂŽtesse de club, et Akiro, un jeune yakuza. De fait, la sĂ©rie n’est plus forcĂ©ment “une histoire de Jake Adelstein” et apparaĂźt plus comme “une chronique des bas-fonds criminels de Tokyo”. Les trois destinĂ©es se croisent mais sans que ces interactions n’aient l’air forcĂ©es. Jake est Akiro notamment, que l’on pourrait imaginer devenir contacts, ne se croisent finalement que peu.

Certains subplots de la saison 2 sont un peu anecdotiques et l’on sent que la sĂ©rie aurait pu couper et tenir sur une seule saison, mais au final, tous ces subplots apportent des visions supplĂ©mentaires du Japon lorsque le pays prĂ©parait son passage dans le nouveau millĂ©naire.

“Furansugo jouzu, Jake-san”

Le jeu d’Ansel Elgort est trĂšs bon: on sent l’évolution du personnage qui dĂ©bute comme nous, un poisson hors de l’eau, qui dĂ©couvre des codes inconnus, mais va vite les assimiler jusqu’à devenir un acteur Ă  part entiĂšre de cet univers de la nuit. Pour avoir Ă©coutĂ© quelques moments en VO, son utilisation Japonais est trĂšs correcte et ne se limite pas Ă  rĂ©pĂ©ter phonĂ©tiquement des phrases. A dĂ©faut d’avoir Ă©tudiĂ© le Japonais dix ans, l’acteur a clairement pris quelques leçons de Japonais lui permettant de savoir oĂč placer ses Ă©motions.

En France, nous avons eu la chance que Canal+ prenne les droits de la sĂ©rie. La chaĂźne a pris le parti de ne pas doubler les dialogues en Japonais et les garder sous-titrĂ©s. L’adaptation Française ne m’a donc pas paru prendre trop de libertĂ©s sur l’anglais, ni tenter d’édulcolorer certains termes Japonais utilisĂ©s en anglais.

Voir Tokyo et mourir

Au final, HBO a annoncĂ© que la sĂ©rie Ă©tait annulĂ©e aprĂšs deux saisons. Bien que beaucoup de voix ont dĂ©criĂ© ce choix, il m’apparaĂźt pour ma part
logique. Si la premiĂšre saison termine dans un cliffhanger digne d’un chapitre de One Piece, la saison 2 arrive Ă  correctement clĂŽre tous les mystĂšres lancĂ©s depuis le tout premier Ă©pisode.

Si vous dĂ©sirez voir un Tokyo que l’on a peu l’occasion de voir, la sĂ©rie Tokyo Vice est une trĂšs bonne alternative au livre.


  1. tokyovice ↩︎

  2. The Evaporated: Gone with the Gods ↩︎

  3. Ken Watanabe et Rinko Kikuchi font presque figure d’OVNIs, mais leur popularitĂ© dans des films Hollywoodiens a dĂ» jouer dans leur casting. ↩︎

  4. L’histoire originale se dĂ©roulait en 1993, elle a Ă©tĂ© avancĂ©e Ă  1999 pour la sĂ©rie. Pour ma part, je ne dĂ©buterais le Japonais qu’en
2002. ↩︎

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