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📚 Tokyo Vice (Le livre)

Quand Jake Adelstein intègre en 1993 le service Police-Justice du plus grand quotidien japonais, le Yomiuri Shinbun, il n’a que 24 ans et il est loin de maîtriser les codes de ce pays bien différent de son Missouri natal. À Tokyo, il couvre en étroite collaboration avec la police les affaires liées à la prostitution et au crime organisé. Pour cela, il n’hésite pas à s’enfoncer dans les quartiers rouges de la capitale, dans les entrailles du vice et de la décadence. Approché par les yakuzas, il devient leur interlocuteur favori tout en restant un informateur précieux pour la police. Une position dangereuse, inédite et ambivalente, aux frontières du crime, qui incite Jake Adelstein à entrer dans un jeu dont il ne maîtrise pas les règles.

Je followe Jake Adelstein sur Instagram1 depuis déjà quelques années, mais je n’avais jamais réussi à me lancer dans son premier livre, Tokyo Vice. Même la première saison de la série TV, attendue depuis 2013 (avec à l’époque Daniel Radcliffe prévu en rôle principal) m’était complètement passée sous le nez.

Après avoir écouté le podcast The Evaporated2, et au vu de la quantité de pubs pour la saison 2 de Tokyo Vice sur Canal+, je me suis enfin décidé à me lancer dans Tokyo Vice en suivant en parallèle la série télé, et le livre.

Le livre de la série

Comme indiqué plus haut, j’ai suivi la série télé alors que je n’avais pas fini de lire le livre. Heureusement, les deux oeuvres arrivent à avoir chacun leur propos et leur construction, et il sera plaisant de voir quels personnages secondaires ont été condensés en un seul plus récurrent. La description de la société Japonaise se fait sans équivoque: criminalité, prostitution,… tout y passe, même la vie privée de Jake Adelstein.

Pourtant, et de manière surprenante, la “grosse affaire” pour laquelle est connu Adelstein, et qui apparaît en fil conducteur de la série, n’apparaît ici n’être qu’une affaire parmi d’autres, entre meurtres sordides, et discussions sur la vision sociétale des maladies mentales au Japon. Cela ne rend pas le livre moins intéressant, mais cet aspect peut surprendre une personne qui ne voudrait n’en savoir que sur ce sujet-là.

Au coeur des ténèbres

Si la série TV est produite par HBO, on est loin du gore du Game of Thrones, et les morts sont rares, et souvent “évidentes”. A l’opposée, le livre s’inspirant de faits réels et l’auteur travaillant pour le service des faits divers, les morts s’enchainent, ce qui surprendra. La réalité est parfois plus dure que la fiction…

“Furansugo jouzu, Jake-san”

J’ai lu ce livre en Français. Comme pour la la série télé, l’adaptation m’a parue correcte et a su garder la couleur locale, sans être indigeste pour des non-Japanophiles, comme ma mère, qui a apprécié, et, au contraire de ses attentes, ne s’est pas perdue dans les prénoms Japonais. A recommander donc.


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