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🎬 The Day The Earth Blew Up: A Looney Tunes Movie

Quand j’étais petit, je passais mes mercredis chez ma grand-mĂšre. Une fois ses sĂ©ries terminĂ©es, elle me passait une VHS des Looney Tunes, et je me souviens encore trĂšs bien de leur apparence1, mais surtout de leur contenu: du cartoon Ă  gogo, dans la plus pure tradition historique du genre, avec des classiques dont j’ignore sĂ»rement la portĂ©e au-delĂ  de ces VHS, et des gags absurdes qui me font encore mourir de rire2, ou certaines conclusions tout bonnement tordues qui me reviennent en tĂȘte.

En 2022, suite Ă  des dĂ©boires financiers, la firme Warner Bros. avait commencĂ© Ă  “dĂ©truire” des films terminĂ©s afin d’essuyer ses pertes, Ă  commencer par un film Batgirl trĂšs prometteur, puis en 2023, un film Coyote vs. Acme qui m’intĂ©ressait bien plus. Heureusement, ketchup. entertainment a achetĂ© les droits du film pour le sauver, et dans la foulĂ©e, cet Ă©trange film mettant en scĂšne Daffy Duck et Porky Pig


Le jour oĂč la terre devint barjot

Clairement, je ne suis pas forcĂ©ment fan des hĂ©ros trop lisses que sont Mickey et Bugs Bunny3, et leur prĂ©fĂšre leurs seconds couteaux: Donald et Daffy. Donc j’apprĂ©cie qu’à un moment donnĂ©, les pontes de la Warner aient eu l’intelligence de ne pas tout miser sur Bugs, comme ce fĂ»t le cas pour les deux films Space Jam, et aient donnĂ© leur chance Ă  des personnages plus secondaires. Apparemment, historiquement, Daffy est souvent liĂ© Ă  Porky, les deux agissant comme les deux archĂ©types extrĂȘmes de la folie et de l’anxiĂ©tĂ©. Sur ce plan, ce n’est pas forcĂ©ment surprenant, et ça n’a pas vraiment Ă  l’ĂȘtre: les deux Ă©tant assez connus et dĂ©finis pour que l’histoire puisse juste reposer sur les multiples maniĂšres de faire rire.

Le film jouit d’un cadre volontairement rĂ©tro, dans son dĂ©cor comme dans son scĂ©nario. Celui-ci s’inspire des classiques du genre de la SF: un alien prĂȘt Ă  envahir la terre, des crĂ©atures hideuses Ă  tentacules, des substances nĂ©fastes, des humains contrĂŽlĂ©s par l’entitĂ© extra-terrestre, des astĂ©roĂŻdes,
 L’histoire peut donner l’impression d’aller dans tous les sens, mais elle parvient Ă  toujours retomber sur ses pattes et sert de cadre Ă  la relation qui unit Daffy et Porky.

Petits, gentils, et un peu barjots aussi

Comme toujours, on ne s’embarrasse pas de contexte: personne ne cherchera Ă  savoir comment un cochon et un canard anthropomorphique peuvent exister, ĂȘtre Ă©levĂ©s comme des frĂšres, ni mĂȘme comment un canard mĂąle peut pondre des oeufs. Ce sont des toons, et leur Ă©trangetĂ© n’est jamais soulignĂ©e, leur existence Ă©tant un prĂ©texte au scĂ©nario du jour. Ici, donc, le duo prend le rĂŽle de deux frĂšres qui tout faire pour rester ensemble, sans pour autant totalement le vouloir, leur relation connaissant les hauts et bas typiques de ce genre d’histoire, afin de leur permettre de se retrouver et corriger chacun le trait de personnalitĂ© qui les rend insupportables. Ca marche bien, c’est classique, et l’on n’en attendait vraiment pas plus.

Le classicisme presque “convenu” du film est malheureusement sa plus grande faiblesse. Bien que l’intrigue propose quelques rebondissements et surprises, et si le dessin et l’animation se permettent parfois d’ĂȘtre assez psychĂ©dĂ©liques, le film est “juste” bien, “juste” moyen, rien qui ne laisse un souvenir impĂ©rissable, ou marque l’esprit. Donc Ă  part une blague potache bien trouvĂ©e, ou une sĂ©quence trĂšs bien animĂ©e, il ne m’en reste rien. Mes souvenirs resteront donc aux cartoons des VHS que je regardais chez ma grand-mĂšre.


  1. Pour les curieux, il s’agissait de la collection 50Ăšme anniversaire parue en 1990. ↩︎

  2. Le 21 de coeur de Bonanza Bunny, quelle idĂ©e. ↩︎

  3. Bugs Bunny a bien un cĂŽtĂ© trĂšs malicieux, mais il est toujours face Ă  plus mĂ©chant que lui. ↩︎

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