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🎼 Shadow Labyrinth

En dĂ©cembre 2024, dans la sĂ©rie d’anthologie SΞCRΞT LΞVΞL1, dĂ©diĂ©e aux jeux vidĂ©o, un Ă©pisode sur PAC-MAN a surpris tout le monde par son parti-pris artistique assez Ă©trange: la petite boule jaune accompagnait un guerrier dans l’exploration d’un labyrinthe, avant de devenir un monstre affreux et engloutir les ennemis alentours. Un mois plus tard, l’annonce Ă©tait faite: Namco prĂ©parait un jeu liĂ© Ă  cet Ă©pisode: un Metroidvania!

Le labyrinthe

Le jeu dĂ©marre comme tout classique du genre, et fait suite Ă  l’épisode sus-mentionnĂ©. La boule jaune trouve un nouveau guerrier Ă  accompagner pour qu’il fasse sa besogne. DĂšs le premier boss, le jeu prend un malin plaisir Ă  jouer avec les attentes du joueur quand la petite boule devient Ă©norme et DÉVORE le boss vaincu: comme dans pas mal d’histoires du genre, on s’attend Ă  ĂȘtre trĂšs vite trahis par la pastille jaune qui cache soigneusement cette apparence monstrueuse.

Mais pour le moment, ce Pac-Man, fĂ©minine, et sobrement nommĂ©e PUCK2, est l’alliĂ© du joueur, et mĂȘme un moyen de dĂ©placement: lorsque le joueur s’approche de certains rails, il se
mĂ©lange Ă  la boule Pac-Man et se dĂ©place Ă  la maniĂšre du jeu d’arcade original, avec le mĂȘme bruit, et le mĂȘme rythme. Ça n’a aucun sens, et ça en a encore moins quand la boule permet de se transformer EN UN PUTAIN DE MECHA SUR-PUISSANT, ou que l’on affrontera les versions mĂ©chas des quatre fantĂŽmes de Pac-Man. Il y a une impression de fourre-tout d’idĂ©es dans ce jeu, une idĂ©e qui sera vite appuyĂ©e quand l’on dĂ©couvrira que l’antagoniste principal vient du jeu Xevious et que certains alliĂ©s sont les Galaga, tous deux rĂ©inventĂ©s pour coller Ă  cet univers.

Pour ce dĂ©but de l’aventure, je prenais un certain plaisir Ă  me balader dans les premiĂšres zones, j’étais mĂȘme impressionnĂ© par la possibilitĂ© de me perdre dans certaines qui offraient beaucoup de possibilitĂ©s de cheminements diffĂ©rentes, et les dialogues (prĂ©sents juste comme il faut, on est pas lĂ  pour lire un roman) Ă©taient trĂšs “Evangelion-esques” dans leur propension Ă  bazarder des tonnes d’élĂ©ments de plus en plus fous, comme des Ă©vidences, sans chercher Ă  les expliquer, ce qui m’a fait hurler de rire Ă  chaque fois que le jeu en rajoutait des caisses.

Et puis j’ai dĂ©chantĂ©.

L’ombre

Quand on joue Ă  beaucoup de jeux vidĂ©o, l’on peut vite trouver les affiliations d’idĂ©es qui peuvent relier plusieurs jeux, et j’en ai trouvĂ© une trĂšs surprenante ici: je suis tombĂ© sur un village forestier, peuplĂ© de petits ĂȘtres similaires Ă  des pygmĂ©es, qui descendaient en rappel du haut de l’écran pour se jeter sur moi. Soit trĂšs prĂ©cisĂ©ment le contenu des niveaux 3 Ă  5 du jeu Maui Mallard in Cold Shadow. C’était vraiment Ă©trange, et c’est aux alentours de ce moment que le jeu a commencĂ© Ă  me faire chier.

Si le gameplay Ă  la boule jaune est une idĂ©e novatrice, le jeu ne va pas plus loin et ne propose pas grand-chose: le gameplay de combat ne va pas trĂšs loin au-delĂ  des trois coups d’épĂ©e, et mĂȘme l’exploration se rĂ©vĂšle vite ĂȘtre une gageure.

Dans un jeu de plate-formes, la linĂ©aritĂ© justifie d’avoir des points de vie limitĂ©. Dans un Metroidvania, pour l’exploration, on prĂ©fĂ©rera gĂ©nĂ©ralement laisser au joueur accumuler les ressources pour tanker les dĂ©gĂąts afin de pouvoir explorer sans ĂȘtre constamment bloquĂ© par des ennemis Ă  affronter si l’on veut avancer. Ici, le jeu reprend la formule “Dark Souls” de points de vie limitĂ©s, que l’on pourra restaurer uniquement par des potions, en quantitĂ©s limitĂ©es, qui ne peuvent ĂȘtre remplies que lorsque l’on se rend sur un point de sauvegarde.

Prise seule, cette formule n’est pas un problĂšme, mais cumulĂ©e Ă  la maniĂšre dont se fait l’exploration, c’est insupportable: mĂȘme avec une arme amĂ©liorĂ©e au maximum les ennemis nĂ©cessitent trop de coups pour tomber, l’exploration est souvent mise en pause par des espĂšces d’arĂšnes oĂč le joueur est forcĂ© d’affronter plusieurs ennemis pour avancer,


Le jeu n’est pas tant difficile qu’il est exigeant, et c’est lĂ  que le bĂąt blesse: le jeu ne le mĂ©rite pas. Que ce soit par les dĂ©fauts du gameplay de combat, l’exploration labyrinthique qui s’avĂ©rera ĂȘtre bien trop complexe pour son propre bien, les environnements bien trop rĂ©pĂ©titifs pour qu’un joueur puisse espĂ©rer s’y retrouver,


Le shadow-drop du trailer Ă©tait sympa, et il y a de l’idĂ©e, mais le jeu manque vraiment de polish, et Wikipedia a beau me dire que le dĂ©veloppement a commencĂ© en 2020, je n’arrive toujours pas Ă  y croire, tant il ressemble Ă  un projet brouillon assemblĂ© vite-fait-bien-fait: le jeu dure une trentaine d’heures, mais il ne les mĂ©rite pas.


  1. Une sĂ©rie trĂšs peu intĂ©ressante, mais dont je vous recommande tout de mĂȘme l’épisode 3, avec un personnage doublĂ© par Arnold Schwarzenegger. ↩︎

  2. Oui, le film Scott Pilgrim ne mentait pas
 ↩︎

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