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đŸ“ș AstĂ©rix et ObĂ©lix: Le Combat des chefs

Difficile de prĂ©senter AstĂ©rix: mĂȘme si le hĂ©ros n’a connu que des bas dans les adaptations live-action depuis le culte Mission ClĂ©opĂątre rĂ©alisĂ© par Alain Chabat, cĂŽtĂ© animation, tout est au beau fixe. Alors quand le rĂ©alisateur du-dit Mission ClĂ©opĂątre revient aux manettes, et en plus pour une sĂ©rie animĂ©e, on sent qu’on va peut-ĂȘtre Ă  nouveau ĂȘtre face Ă  un produit parfait


C’est le cas.

Le coup du crossover du menhir des chefs

Si la courte sĂ©rie reprend intĂ©gralement l’album “Le combat des chefs”, Ă  la maniĂšre du film “Le coup du menhir”, elle y ajoutera des Ă©lĂ©ments de plusieurs autres albums, ce qui donnera un aspect Ă©trange et m’a fait rĂ©aliser que si certaines situations me paraissent autant rĂ©pĂ©tĂ©es, c’est car elles l’ont justement Ă©tĂ©! Pour un spectateur lambda, cela ne sera pas un problĂšme, mais j’ai l’impression qu’il y a au moins deux albums oĂč le druide se prend un menhir sur la tĂȘte, et que je ne compte plus le nombre de fois que les romains ont servi de cobayes Ă  des essais de potions magiques.

Heureusement, le film parvient aussi Ă  broder des Ă©lĂ©ments nouveaux, des idĂ©es personnelles, et surtout, Ă  la maniĂšre de Mission ClĂ©opĂątre, il donne au film cette douce ambiance faussement anachronique (“En cinquante avant qui-ça?”), et ajoute un peu de profondeur au duo principal d’irrĂ©ductibles gaulois, leur donnant le temps d’apprendre de leurs dĂ©fauts.

Des stars plein les oreilles

A peu prĂšs au quatriĂšme Ă©pisode, une voix a fait Ă©cho dans mes oreilles: je savais que je la reconnaissais, sans rĂ©ussi Ă  me souvenir d’oĂč. AprĂšs vĂ©rification Wikipedia, il s’agissait de celle de StĂ©fi Celma, que j’avais dĂ©jĂ  vue jouer dans les films Les Profs, et surtout la sĂ©rie tĂ©lĂ© Dix Pour Cent. Cependant, Wikipedia m’a appris que bien d’autres acteurs avaient prĂȘtĂ© leur voix sans que je ne m’en doute jamais au cours de mon visionnage: Geraldine Nakache, Thierry Lhermitte, David Marsais, ou mĂȘme Jean-Pascal Zadi et Jamel Debbouze, pour ne citer que ceux dont la voix est habituellement assez “reconnaissable”. MĂȘme Chabat, dans le rĂŽle principal, est souvent mĂ©connaissable.

Si je ne peux m’empĂȘcher de voir une certaine “fadeur” dans le jeu de voix, c’est ici un compliment. Dans Mars Express, le jeu de Mathieu Amalric Ă©tait totalement hors des clous, et ne correspondait pas au personnage, et c’était insupportable car je reconnaissais constamment sa voix comme “Ah bah voila, encore le mĂ©chant de James Bond qui en fait des caisses”
 Pour la franchise AstĂ©rix, dont les films live-action ont Ă©tĂ© POURRIS par des camĂ©os sur-exploitĂ©s1 et qui prenaient le dessus sur les besoins de l’humour, cela fait un bien fou: Ă  la maniĂšre d’un Franck Dubosc dans Le Monde de NĂ©mo2, toutes les voix arrivent Ă  effacer leur identitĂ© pour incarner leur personnage avant d’ĂȘtre des camĂ©os mal branlĂ©s.

Aster-9 et Obé-59

TrĂšs trĂšs dur de ne retenir qu’un gag pour titrer ce paragraphe. La sĂ©rie est truffĂ©e d’humour, Ă  commencer par les noms de personnages en -ix (gaulois) et -us (romains), dont certains fonctionnent mĂȘme pour les deux suffixes (“Dixmilleclix” devenant donc “Dixmillevues”) et menant Ă  un jeu de mot trĂšs osĂ© pour une sĂ©rie familiale. Comme dit plus tĂŽt, la sĂ©rie se dĂ©lecte encore d’un style pseudo-anachronique, avec un parc d’attractions et des annonceurs tĂ©lĂ©, des paparazzis qui fonctionnent Ă  la mosaĂŻque (une idĂ©e qui sera d’ailleurs exploitĂ© deux fois, de deux maniĂšres diffĂ©rentes),
 Il est vraiment difficile retenir toutes les idĂ©es drĂŽles qui fourmillent, tout comme il sera difficile de se retenir de rire face Ă  l’avalanche de blagues qui viennent colorer chaque scĂšne.

Le rĂ©sultat n’est pas parfait: il y a encore des choses qui me perturbent rapport au scĂ©nario (et Ă  la sensation d’idĂ©es revues), ou pour certains personnages que je trouve trop peu, ou pas exploitĂ©s comme je le voudrais3. Cela dit, ça reste du Alain Chabat, donc la barre est placĂ©e haut pour la suite.


  1. Vraiment, l’apparition de Zlatan dans L’empire du Milieu est encore gravĂ©e dans ma mĂ©moire comme le summum du mauvais gout, encore pire que le jeu dĂ©plorable de l’actrice principale
 ↩︎

  2. Ce casting trĂšs surprenant m’a Ă©tĂ© appris par Misterfox dans sa vidĂ©o sur le star talent. ↩︎

  3. Dans la bande dessinĂ©e, si le poissonnier OrdralfabĂ©tix est rĂ©guliĂšrement accusĂ© de vendre du poisson pas frais, il n’est jamais Ă©tabli si ce fait est objectif, ou une vague accusation. Ici, le personnage admet de lui-mĂȘme “avoir trouvĂ© son poisson sur le sable il y a une semaine”. ↩︎

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