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🎬 Stargate

Je réécoute le podcast 2 Heures de Perdues en ce moment, et tandis que j’écoutais leur Ă©pisode dĂ©diĂ© au film Stargate, j’ai Ă©tĂ© pris d’un doute: le film qu’ils dĂ©crivaient (et moquaient gentiment) n’avait rien de commun avec mes souvenirs. J’ai donc fait une chose que ce podcast n’avait jamais rĂ©ussi Ă  me faire faire: j’ai regardĂ© le film.

SG-Zéro

Je ne sais pas si la faute en revient Ă  Roland Emmerich et son style trĂšs vite rĂ©sumĂ© au “nanar”, ou si le succĂšs qu’a connu sa suite en sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e a contribuĂ© Ă  l’éclipser, mais j’ai trop souvent l’impression que ce film est traitĂ© comme le “parent pauvre” de l’univers Stargate, voire mĂȘme qu’il serait Ă  Ă©viter.

Une punition qu’il ne mĂ©rite assurĂ©ment pas.

Le pitch est simple: l’armĂ©e amĂ©ricaine a hĂ©ritĂ© d’un grand disque trouvĂ© en Egypte dans les annĂ©es 1920, qui pourrait ĂȘtre une “porte des Ă©toiles”. L’égyptologue Daniel Jackson est embauchĂ©, rĂ©sout l’énigme dans la foulĂ©e, et est envoyĂ© avec le Colonel Jack O’Neil et une Ă©quipe de redshirts Ă  travers cette porte et arrive sur la planĂšte Abydos, oĂč vit une civilisation qui a branchĂ© de l’ancienne civilisation Ă©gyptienne, et vit en esclavage sous le joug de
RĂą, qui n’est pas un dieu mais un extra-terrestre.

Une oeuvre d’auteur sans le pacifisme

Je soupçonne la prĂ©sence de l’armĂ©e dans ce pitch, ainsi que son affrontement avec le dieu factice, d’ĂȘtre Ă  l’origine de son dĂ©nigrement. Alors qu’en pratique, l’approche est vraiment calquĂ©e sur celle de grands autres films.

Toute la premiĂšre partie, l’énigme de la porte, les recherches de Daniel, jusqu’au grand “woosh” familier lorsque la porte s’ouvre? C’est traitĂ© avec la mĂȘme musique Ă©pique dans Jurassic Park.

L’horreur quand RĂą et ses sbires viennent dĂ©cimer nos gentils GI’s dans des plans sombres, oĂč une prĂ©sence semble se mouvoir sans ĂȘtre repĂ©rĂ©e? C’est Alien. Et tout l’émerveillement de Daniel qui dĂ©couvre une nouvelle civilisation avec laquelle il se lie? C’est The Abyss.

O’Neil avec un seul L

Ces liens peuvent sembler tĂ©nus, mais il y a un autre dĂ©tail Ă  ne pas oublier: au-delĂ  de ses scĂ©narios high-concept, et l’avis qu’on peut en avoir, Emmerich a du talent, et la photographie est magnifique. A chaque instant, le gigantisme ressort Ă  l’image: la porte et son trou de ver ont l’air plus que rĂ©el, et la pyramide d’oĂč sort le groupe d’expĂ©dition une fois arrivĂ© Ă  Abydos est filmĂ©e en plan Ă©loignĂ© pour la faire paraĂźtre immense face Ă  notre petit groupe de hĂ©ros


Enfin, mĂȘme les personnages, aussi caricaturaux qu’ils peuvent sembler dans leur prĂ©sentation, ont une profondeur et un dĂ©veloppement. Si Jackson le scientifique qui passe son temps Ă  se moucher, et O’Neil le militaire strict ont l’air aux antipodes, leur rencontre avec le peuple d’Abydos les fera grandir. Le colonel O’Neil trouvera un fils de substitution qu’il voudra protĂ©ger, tandis que Jackson y trouvera une famille. Oui, c’est simple, mais franchement, on parlait de Jurassic Park plus tĂŽt, et l’évolution des personnages, c’est du mĂȘme niveau1.

Peut-ĂȘtre est-ce moi qui me trompe, et ce film Ă©tait suffisamment reconnu, et n’avait pas besoin d’ĂȘtre rĂ©habilitĂ©, mais voir un bon film, c’est toujours un plaisir. Un plaisir que je vous encourage donc Ă  (re)dĂ©couvrir.


  1. Ou pas d’ailleurs, vu que mĂȘme aprĂšs cette aventure, le Professeur Alan Grant n’évolue pas vraiment dans sa vision de la famille
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