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🎼 Sekiro: Shadows Die Twice

Je ne vais pas le cacher, je n’ai jamais Ă©tĂ© vraiment fan du format “Souls-like”, cette espĂšce de genre vidĂ©oludique qui n’en est pas un mais reprĂ©sente les jeux au gameplay complexe, basĂ© sur la difficultĂ©, et le “die-and-retry”1. J’ai bien tentĂ© Dark Souls, une premiĂšre fois sur PC qui a durĂ© deux heures, puis une seconde sur Switch qui a durĂ© cinq minutes, avant que je ne teste le jeu sur ma Playstation 3, pour une aventure d’une vingtaine d’heures environ.

Ce genre me Saoule-like

Je n’ai aucune idĂ©e d’à quel pourcentage de jeu j’ai pu accĂ©der, et j’ai apprĂ©ciĂ© rĂ©ussir Ă  m’occuper de quelques boss2, et dĂ©couvrir quelques zones par moi-mĂȘme, mais Ă  un moment, ça m’a saoulĂ©. Je ne sais plus si c’était le dragon dans les Ă©gouts, ou les deux gargouilles sur le toit de la paroisse, mais les deux ont Ă©tĂ© des passages qui ne m’ont inspirĂ© que de la frustration, toutes mes tentatives se soldant par des Ă©checs, et mĂȘme les possibilitĂ©s Ă©largies de build de mon personnage ne m’apparaissaient que comme encore plus de maniĂšres d’échouer, tant les systĂšmes me paraissaient obscurs. CouplĂ© Ă  mon impatience pour apprendre ces mĂ©caniques, mon dĂ©sintĂ©rĂȘt total pour le “jeu des stats”3, j’en ai vite eu marre, et j’ai trichĂ©. Une fois, puis deux.

Et pourtant, j’ai encore dĂ©chantĂ©: mĂȘme avec des stats sur-boostĂ©es, des objets infinis, ou de bonnes armes, mon incomprĂ©hension des techniques du jeu m’empĂȘchait d’accĂ©der Ă  la puissance que je dĂ©sirais. L’implication du joueur dans le scĂ©nario Ă©tant proche du nĂ©ant, et ma capacitĂ© Ă  me perdre dans ces lieux Ă©tant trop frustrante pour moi4, j’ai mis fin Ă  mon Ă©popĂ©e.

Je ne reproche rien au jeu: si une grosse polĂ©mique a Ă©clatĂ© sur le dĂ©sir de certains joueurs d’avoir un “mode facile”, il n’en est rien pour moi. J’accepte que le jeu et sa direction nĂ©cessitent un certain investissement de la part du joueur, j’accepte qu’il faille Ă©tudier les schĂ©mas et rĂ©pĂ©ter les gestes si l’on veut en maĂźtriser les mĂ©caniques. J’ai Ă©tĂ© capable de le faire pour d’autres genres de jeux, mais ici, le degrĂ© d’implication me paraĂźt trop consĂ©quent, et j’accepte donc de prendre ma part de l’échec: je suis conscient des qualitĂ©s (et dĂ©fauts!) du jeu, et de ses choix artistiques dont la notation relĂšvera plus des goĂ»ts personnels que de mesures objectives.

Donc: les Souls-like ne sont pas un mauvais genre, mais je n’ai pas la patience pour les apprĂ©cier Ă  leur juste valeur.

Vous avez prévu des Sekiro dans votre test sur Sekiro?

En digne successeur spirituel de la sĂ©rie, et Ă©tant produit par le mĂȘme studio, Sekiro a presque tous les mĂȘmes “dĂ©fauts”. Presque, car il propose des choses diffĂ©rentes, la premiĂšre Ă©tant d’avoir un scĂ©nario qui implique bien plus le joueur, et un personnage principal clairement dĂ©fini (m’évitant d’avoir Ă  rĂ©flĂ©chir Ă  une “classe”, un “build”, ou que-sais-je d’autre,
), mais aussi des mĂ©caniques de parade5 face aux attaques ennemies.

CouplĂ© Ă  ma brillante (et rĂ©cente) rĂ©ussite sur Metal Gear Rising: Revengeance et ses multiples boss6, j’ai eu envie de tenter l’aventure. Et je suis vite retombĂ© face aux mĂȘmes gros Ă©cueils


A La Mode

Mon premier vĂ©ritable obstacle est apparu aprĂšs quelques heures de jeu, j’en ai eu assez, et j’ai dĂ©cidĂ© que j’allais modder le jeu afin de moins souffrir de morts Ă  rĂ©pĂ©tition. J’ai donc commencĂ© par appliquer un skin de 2B de NieR: Automata: quitte Ă  mourir en boucle, autant le faire en me rinçant l’oeil sur un personnage que j’apprĂ©cie. J’ai persĂ©vĂ©rĂ©, et aprĂšs une centaine d’essais, j’ai vaincu le boss qui me barrait l’accĂšs Ă  la suite du jeu.

Quelques heures d’exploration plus tard, c’est une boss dans un sous-sol qui a mis un terme Ă  ma progression. Une nouvelle centaine d’essais plus loin, j’ai battu ce boss pour dĂ©couvrir
qu’elle avait une seconde forme. Retour au modding donc, pour encore me faciliter la vie en rendant mon personnage plus rĂ©sistant, ce qui m’a menĂ© Ă  dĂ©couvrir encore plus de zones, et mĂȘme d’autres boss trĂšs satisfaisants.

Mais là encore, la mayonnaise a vite cessé de prendre, pour moi.

Me-troidé-idvania

MĂȘme avec la beautĂ© de 2B sur mon Ă©cran, mĂȘme avec des objets infinis,
 il y avait encore des boss encore trop durs Ă  affronter, ou des zones trop alambiquĂ©es pour ne pas m’y perdre, et des indications peu claires sur la direction Ă  prendre. Plus d’une fois, mon exploration m’a menĂ© dans des zones, sans mĂȘme que je sache si j’étais sur le chemin principal, ni si (ou comment) elles m’y ramĂšneraient, je n’avais mĂȘme pas moyen de savoir s’il y avait le moindre intĂ©rĂȘt Ă  persister dans mon exploration, et plus d’une fois, j’ai dĂ» chercher en ligne comment avancer dans certaines zones (genre ce putain de serpent gĂ©ant qui doit ĂȘtre appĂątĂ© Ă  l’écart avec un singe)!

A ce moment-lĂ , j’étais coincĂ© entre deux zones: une forĂȘt avec un singe gĂ©ant (et vite dĂ©capitĂ©), et un village abandonnĂ© gardĂ© par des zombies et une femme-fantĂŽme. Si l’on omet que les deux boss prĂ©sentaient des challenges complexes, l’impossibilitĂ© de savoir quelle direction Ă©tait nĂ©cessaire pour progresser dans le jeu a eu raison de moi, et je suis toujours incapable de comprendre la disposition spatiale des zones du jeu.

Sekiro est donc le premier jeu sur lequel j’écris aprĂšs l’avoir abandonnĂ©. Je ne pense pas que le jeu soit mauvais, loin de lĂ , et pour le peu que j’ai su le prendre en main, le gameplay m’a plu. Mais ma patience a ses limites, et j’ai mis fin Ă  mon aventure. C’est une position assez Ă©trange pour une oeuvre de devoir admettre qu’elle n’est pas pour tout le monde, mais ce sont des choses qui arrivent.


  1. LittĂ©ralement: “Meurs et recommence”. ↩︎

  2. Parfois par la bonne vieille mĂ©thode du “Je me planque, je tape, je retourne me planquer” en boucle
 ↩︎

  3. Mon genre prĂ©fĂ©rĂ©, le RPG, repose bien sur des stats, mais celles-ci paraissent avoir plus d’impact sur le gameplay. ↩︎

  4. Je suis physiquement incapable de me perdre dans le monde rĂ©el, je refuse de me perdre dans un jeu vidĂ©o. ↩︎

  5. Ne me demandez pas pourquoi, mais en jeux vidĂ©o, je prĂ©fĂšre les mĂ©caniques de “contre” (ou parade) Ă  celles d’esquive, rendant le feeling bien plus intense lorsqu’attaque et contre connectent. ↩︎

  6. Pour obtenir le trophĂ©e Platine, le jeu nĂ©cessite de dĂ©faire ses six boss, dans la difficultĂ© la plus Ă©levĂ©e, sans jamais subir les dĂ©gĂąts d’une attaque ennemie. ↩︎

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