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đŸ“ș Peacemaker

Étrange OVNI que cette sĂ©rie Peacemaker: la premiĂšre saison faisait suite au (second) film The Suicide Squad et se terminait par un camĂ©o de hĂ©ros du DC Extended Universe, tandis que la seconde saison dĂ©marre avec un camĂ©o de personnages du dernier film Superman et s’inscrit dans le tout nouveau DC Universe.

Sois loser et sans reproches

On en a dĂ©jĂ  parlĂ©, James Gunn aime les personnages cabossĂ©s de perdants mal foutus, et son The Suicide Squad jouait sur ça pour se permettre de buter quelques-uns de ces combattants de troisiĂšme zone. Ici, comme l’indique son titre, la sĂ©rie va suivre le anti-hĂ©ros Ă©ponyme, Peacemaker, un personnage “historique” mais vraiment secondaire et en soit, peu intĂ©ressant et qui n’a gagnĂ© en popularitĂ© dans les comics rĂ©cemment que pour faire synergie avec le film.

Le film lui ayant fait rĂ©aliser que sa vision de la paix Ă©tait une blague, les deux saisons de la sĂ©rie suivront ses tentatives de devenir un hĂ©ros respectable, avec plus ou moins de succĂšs. Ainsi, il devient la pierre de voute d’un nouveau cast, majoritairement composĂ© de personnages originaux1. Tous ces “derniers choisis pour une Ă©quipe ~de foot~ de hĂ©ros” se retrouvent Ă  ĂȘtre les derniers remparts pour protĂ©ger la terre d’une menace qui est passĂ©e sous le radar de tout le monde.

Des personnages de paix

Si la premiĂšre saison est trĂšs classique, elle prend le temps de voir les personnages (et leurs relations) Ă©voluer. Contrairement au tout premier film Suicide Squad, pour lequel il Ă©tait impossible de croire en l’alchimie entre les personnages tant elle paraissait tĂ©lĂ©phonĂ©e, lorsqu’arrive la fin de la premiĂšre saison de Peacemaker, voir les personnages crĂ©er un groupe WhatsApp pour se surnommer en hommage au titre d'une chanson sur laquelle ils se sont rapprochĂ©s est non seulement crĂ©dible, mais totalement Ă©vident. Et j’espĂšre que vous aimez le hard rock, car vous allez en souper, et mĂȘme faire de bonnes dĂ©couvertes musicales!

La seconde saison, sortie trois ans plus tard (j’ai vraiment pas vu le temps passer) reprend les personnages, presque au mĂȘme point, et approfondit encore plus leurs relations. L’algorithme Twitter m’a assez bazardĂ© de tweets de la communautĂ© pour voir apparaĂźtre Ă  quel point l’affection que se portent ces personnages, tous cabossĂ©s, et pas totalement rĂ©parables, crĂšve l’écran. Si d’autres sĂ©ries utilisent les camĂ©os en pagaille, ou les super-stars dans tous les sens, afin de se donner l’air d’avoir de la consistance, rien de tout cela ici, et les personnages, peu importe qu’ils soient originaux, ou obscurs, brillent uniquement par leur Ă©criture. Quel plaisir!

“Peacemaker, quelle blague”

Quelques mois avant la fin du DC Extended Universe, le catcheur-acteur Dwayne "The Rock" Johnson y incarnait le personnage de Black Adam, faisait inclure dans son contrat une clause l’empĂȘchant de perdre un combat Ă  l’écran, et se prĂ©parait dĂ©jĂ  Ă  ĂȘtre le “visage” de l’univers, et mettre des patates Ă  Superman. Son film a fait un bide.

À l’opposĂ©e, John Cena, qui incarne le hĂ©ros Ă©ponyme, a eu une approche plus “zen” de son personnage et a acceptĂ© que “juste ĂȘtre au gĂ©nĂ©rique est dĂ©jĂ  une chance”, et de se donner Ă  fond, une approche qui l’a rendu trĂšs sympathique, comme acteur et comme personnage, et a donnĂ© envie de le suivre. Il va donc s’en prendre plein la gueule, clairement James Gunn n’a aucune pitiĂ©, et le hĂ©ros va passer par tous les Ă©tats possibles, avant d’ĂȘtre soutenu et Ă©levĂ© par son entourage.

C’est trĂšs simple, mais ça marche diablement bien, mais tout le monde n’y arrive pas. Certaines sĂ©ries prennent des annĂ©es Ă  sortir pour des rĂ©sultats pas capable de retomber sur leurs pattes, d’autres sont produites Ă  la chaine et ne sont lĂ  que pour ĂȘtre â€œĂ©coutĂ©es” pendant que l’on fait la vaisselle, et certaines sont produits pour durer Ă©ternellement comme des fontaines de contenu que l’on consommera de maniĂšre boulimique sans jamais s’arrĂȘter. Rien de tout cela ici: l’histoire est maĂźtrisĂ©e, sait oĂč elle dĂ©marre, et oĂč elle veut s’arrĂȘter. Le seul reproche? C’est que la sĂ©rie fasse partie d’un univers partagĂ©.


  1. Que l’on verra donc sĂ»rement apparaĂźtre sous peu dans les comics
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