đș Monarch: Legacy of Monsters
Lorsque cette sĂ©rie commence, on revient sur un personnage plutĂŽt secondaire dâun opus dĂ©jĂ plutĂŽt secondaire, qui trouvait la mort de maniĂšre peu cĂ©rĂ©monieuse (comme tout le monde dans ce film en fait), pour lâĂ©toffer de quelques minutes avant sa mortâŠet par la suite, de plusieurs annĂ©es.
PassĂ© ce dĂ©calage totalement ABSURDE1, lâaction revient au prĂ©sent: une survivante du âGodzilla Dayâ, toujours traumatisĂ©e par lâĂ©vĂšnement, se rend au Japon pour mettre en ordre les affaires de son pĂšre mort, et dĂ©couvre que celui-ci avait une deuxiĂšme famille. Avec son demi-frĂšre nouvellement dĂ©couvert, la jeune femme met la main sur les recherches de son pĂšre, lâhistoire de Monarch, et celle de sa propre famille, les deux Ă©tant profondĂ©ment liĂ©esâŠ
Monarch
Dans le jeu vidĂ©o, jâai une sorte de dĂ©gout envers les Ă©pisodes de jeux sâenchainant de maniĂšre non-linĂ©aire2 car en tant que joueur, je nâaccepte pas que mes actions nâaient pas un effet concret sur lâavenir du monde oĂč jâĂ©volue. Il en va de mĂȘme pour les films ou sĂ©ries qui prĂ©sentent plusieurs temporalitĂ©s dans un montage parallĂšle, car mĂȘme si lâexercice est remarquable, lâidĂ©e que âtout est Ă©critâ brise vite mon plaisir Ă voir ces personnages Ă©voluer, et maĂźtriser une intrigue qui doit avancer entre deux unitĂ©s temporelles peut sâavĂ©rer trĂšs casse-gueule3.
Heureusement, il nâen est rien ici, et jâai totalement plongĂ© dedans.
Lâintrigue au prĂ©sent est si prenante, et les personnages si attachants, que lâon oublie vite les flashbacks. TrĂšs vite, ceux-ci nâapparaissent plus que comme des âcommentairesâ que comme une rĂ©elle âseconde intrigueâ, alors quâen pratique, ces deux narrations sont clairement Ă©crites pour se rejoindre. Le personnage de Kurt Russel, Ă qui incombe la tĂąche de lier les deux Ă©poques, est un plaisir Ă suivre au prĂ©sent, dans son Ă©criture de âvieux briscardâ qui Ă©paule des jeunes perdus dans un monde qui les dĂ©passent.
Dâailleurs, sâils prĂ©sentent bien lâĂ©tablissement de Monarch, le group dâĂ©tudes de Titans de cet univers, les flashbacks ne dĂ©veloppent que ce qui est nĂ©cessaire Ă lâintrigue du prĂ©sent, quitte Ă laisser du flou sur plusieurs angles, annĂ©es, et Ă©vĂšnements, ou bien ne donnant que des dĂ©tails qui forceront le spectateur consciencieux Ă prendre des notes sâil veut savoir ce quâil en est prĂ©cisĂ©ment.
Monstres
Oublions les trois prĂ©cĂ©dents films, et revenons Ă lâoriginal, car câest vraiment de cela quâil sâagit: des ĂȘtres humains dans un monde de monstres.
Lorsque Cate arrive au Japon, on lâasperge dâun produit sans rĂ©elle efficacitĂ© mais pour âdonner lâillusion quâon dĂ©sinfecte contre les monstresâ et son taxi lui parle de son podcast complotiste pour lui apprendre que les Ă©vĂšnements de San Francisco sont un montage vidĂ©o. Une heure plus tard, elle finit dans un mĂ©tro lors dâun exercice dâĂ©vacuation, et tape une crise dâangoisse en se rappelant de la mort dâun bus rempli de ses Ă©lĂšves, quâelle a vu sombrer depuis le Golden Gate.
Si lâon exclut la prĂ©sence dâun personnage/subplot qui mâa vite ennuyĂ©, et ne me semblait servir quâĂ faire un raccord plutĂŽt foireux avec le final de la sĂ©rie, et la suite de lâunivers, voir ce groupe Ă©voluer dans cette quĂȘte autour du monde est rafraichissant tant ils paraissent enfin HUMAINS, et tant leurs personnalitĂ©s et relations sont intĂ©ressantes Ă suivre (notamment Cate, dĂ©couvrir les 48 heures qui ont prĂ©cĂ©dĂ© son traumatisme du âGodzilla Dayâ est un moment excellent). Les monstres savent se faire discrets, ne se prĂ©sentant que pour rappeler quâils existent et sont dangereux, mais sans jamais devenir des arguments de vente de la sĂ©rie.
HĂ©ritage
Jâai assez peu dâespoirs pour la suite du MonsterVerse, tant mĂȘme le prochain film mâa lâair de ne sâintĂ©resser quâĂ de gros monstres CGIs qui se mettent des patates, sans prendre le temps de nous montrer des ĂȘtres humains vivre et exister. Cette sĂ©rie remplit ce contrat, et fait du bien Ă lâunivers en revenant Ă ce qui est (pour moi) son meilleur aspect.
La sĂ©rie a connu du succĂšs et a vite Ă©tĂ© renouvelĂ©e pour une seconde saison. Une partie de moi aimerait que chaque saison fasse table rase et introduise nouveaux personnages et nouvelle intrigue, tant ceux-ci ont rempli leur rĂŽle, et puis lâhistoire Ă trous de Monarch ne nĂ©cessite pas forcĂ©ment dâĂȘtre remplie.
Mais en mĂȘme tempsâŠsuivre cette Ă©quipe Ă©tait tellement cool.
Je nâarrive toujours pas Ă croire que le personnage de Bill Randa soit le mĂȘme entre Kong: Skull Island et cette sĂ©rie, mais le trou dâune vingtaine dâannĂ©es dans son histoire peut expliquer ce changement radical. ↩︎
Par exemple, la trilogie Gagharv de Legend of Heroes, dont le premier Ă©pisode conclut (chronologiquement) la trilogie, ou Dragon Quest III qui se dĂ©roule avant Dragon Quest premier du nomâŠÂ ↩︎