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📚 Le Singe venimeux

Le capitaine Samejima, que tous les yakuzas de Tokyo surnomment le « Requin de Shinjuku » pour ses mĂ©thodes musclĂ©es, reprend du service dans le quartier le plus chaud de la capitale. (
) Kuo, un policier de Taipeh arrivĂ© Ă  Tokyo avec un visa de tourisme, lui rĂ©vĂšle ĂȘtre sur la piste d’un impitoyable tueur Ă  gages, le Singe venimeux. Kuo prĂ©vient Samejima : l’homme, qui a pris pour cible un caĂŻd taĂŻwanais protĂ©gĂ© par un gang japonais, ne reculera devant rien. (
) L’assassinat du gĂ©rant d’un bar Ă  entraĂźneuses n’est que la premiĂšre Ă©tape d’une course contre la montre pour Ă©viter que le Singe, « qui ne lĂąche jamais sa proie », n’accumule les victimes et que les gangsters japonais s’en prennent Ă  d’innocents civils chinois.

Ce livre s’ouvre sur l’arrestations de vendeurs de solvants. Je ne sais pas si cela relĂšve de la rĂ©alitĂ© ou de mon impression, mais ma premiĂšre pensĂ©e fĂ»t “Ôh, so nineties
”, tant ce type de drogue m’apparaĂźt comme appartenant au passĂ©1, dĂ©passĂ©e depuis longtemps en popularitĂ© par des saloperies comme l’herbe ou la cocaĂŻne
 Soit, retour dans le bain: nous sommes Ă  Shinjuku, en 1991!

Retour au retour Ă  Shinjuku

On retrouve Samejima, “le requin”, et sa petite amie Sho, qui font leur petit bonhomme de chemin dans un Shinjuku toujours aussi unique. Dans le prĂ©cĂ©dent livre, tout un chapitre avait servi de flashback expliquant pourquoi Samejima ne laissait pas Sho dormir chez lui, et cela apparaissait comme un clin d’oeil de l’auteur qui prĂ©parait ses cartouches pour la suite. Il n’en est rien, et Sho se pointe chez Samejima comme si de rien n’était. Je me demande vraiment Ă  quoi bon m’avoir infligĂ© la lecture de tout ce pataquĂšs qui au final n’en indiquait pas plus sur la personnalitĂ© du personnage principal, mais en plus devient trĂšs vite caduque, mais soit.

Les nouveaux personnages secondaires de cette enquĂȘte sont
existants. Je ne comprends toujours pas ce besoin de faire coexister deux fils narratifs au sein d’un mĂȘme livre: je suis ici pour une enquĂȘte policiĂšre, je n’ai pas envie de suivre l’histoire d’une fille qui n’accompagne le tueur que de temps en temps, et plus encore, sert de demoiselle en dĂ©tresse.

Pour l’intrigue, on aura l’impression d’ĂȘtre encore une fois dans un Ă©pisode de la sĂ©rie Like a Dragon2, avec encore une fois une quantitĂ© ASTRONOMIQUE de morts pour un livre se dĂ©roulant au Japon3, nous offrant des explosions et fusillades en pleine ville, mais aussi un final oĂč vingt malfrats sont mitraillĂ©s Ă  l’explosif dans le jardin de Shinjuku4, le genre d’effusions de violence que seul City Hunter5 n’a jamais osĂ©6


La faute en est au traducteur

Cette fois-ci, les Ă©bats entre Samejima et Sho sont calmĂ©s, et le mi-temps de l’inspecteur comme parolier est enfin terminĂ©, m’évitant un Ă©niĂšme embarras. Malheureusement, le sujet de la musique a Ă©tĂ© l’occasion, dĂšs le cinquiĂšme chapitre, d’ĂȘtre sorti du livre pour de me retrouver face Ă  la rĂ©ponse qui concluait ma lecture du prĂ©cĂ©dent tome


Tout partait d’un dĂ©tail trĂšs simple: Sho demandait Ă  un patron de bar Ă  passer Tarkus, et la narration de mentionner que le patron Ă©tait sĂ»rement fan du groupe de rock “SEKAI NO OWARI”7 lui aussi. Le roman datant de 1991, et la formation du groupe de 2007, l’incongruitĂ© de la chose m’a vite sorti de ma lecture, si bien que j’ai passĂ© l’heure suivante Ă  chercher un ebook Japonais du livre pour trouver la phrase originale, et comprendre ce qu’il en Ă©tait.

La rĂ©ponse Ă  l’énigme Ă©tait simple: l’auteur n’était pas un voyageur temporel, mais faisait rĂ©fĂ©rence Ă  un album nommĂ© Tarkus8 datant de 1971. La rĂ©fĂ©rence au groupe SEKAI NO OWARI n’était donc pas une erreur de traduction ou de rĂ©fĂ©rence culturelle mais carrĂ©ment une pure invention du traducteur.

Fini Shinjuku

J’ai lu plus de 20 livres cette annĂ©e, et aprĂšs sept polars d’affilĂ©e, sans aller jusqu’à dire que je suis saoulĂ© du genre, j’ai l’impression d’en toucher le fond, tant j’ai pu alterner entre des chef-d’oeuvres trĂšs bien ficelĂ©s, trĂšs prenants, et Ă  forte identitĂ©, mais aussi des histoires chiantes, qui ne savent pas oĂč elles vont, et m’emmerdent Ă  dĂ©couper leur narration entre un personnage principal et un protagoniste secondaire et inutile. Est-ce le genre qui s’effrite, ou mes envies qui s’affinent?

La suite au prochain Ă©pisode.


  1. Mon premier souvenir immĂ©diat est une histoire dans la BD “La mort blanche” de la sĂ©rie Docteur Justice qui paraissait dans Pif Gadget. ↩︎

  2. Plus prĂ©cisĂ©ment, j’ai pensĂ© Ă  Yakuza 2 pour l’ambiance, mais le scĂ©nario n’a rien Ă  voir. ↩︎

  3. Le prĂ©cĂ©dent livre comptait SIX morts et je trouvais dĂ©jĂ  ça Ă©norme. ↩︎

  4. Shinjuku gyoen ↩︎

  5. City Hunter ↩︎

  6. Nicky Larson Private Eyes ↩︎

  7. SEKAI NO OWARI ↩︎

  8. Tarkus ↩︎

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