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📚 Le Requin de Shinjuku

Tokyo, dĂ©but des annĂ©es 90. Samejima, 36 ans, est capitaine au commissariat de Shinjuku, le quartier le plus peuplĂ© et agitĂ© de la capitale. MalgrĂ© les apparences, c’est un placard : sa hiĂ©rarchie prĂ©fĂšre l’avoir Ă  l’Ɠil plutĂŽt qu’en roue libre dans une prĂ©fecture Ă©loignĂ©e. (
) Lorsque deux gardiens de la paix sont tuĂ©s en pleine rue par un inconnu muni d’une mystĂ©rieuse arme relevant de la prouesse technique, Samejima y voit le style d’un armurier qu’il a dĂ©jĂ  arrĂȘtĂ© dans le passĂ©. BientĂŽt, d’autres policiers sont abattus.

J’ai habitĂ© presque une annĂ©e entiĂšre Ă  Shinjuku. En fait, aprĂšs Odaiba1, c’est sĂ»rement l’endroit oĂč j’ai passĂ© le plus de temps Ă  Tokyo: j’y ai un restaurant Ă  ramens oĂč je suis connu, mes bars prĂ©fĂ©rĂ©s, et je porte encore sur moi la carte d’abonnement annuel du jardin impĂ©rial de Shinjuku2, un lieu dĂ©jĂ  couvert dans ce blog. Aussi, rien qu’au titre, j’attendais beaucoup de ce polar. Peut-ĂȘtre trop


Retour Ă  Shinjuku

Le livre date de 1990; aussi, on y retrouvera des diffĂ©rences technologiques rafraichissantes, mais aussi un contexte criminel trĂšs diffĂ©rent de celui que j’ai pu connaĂźtre, tant le Shinjuku d’aujourd’hui est (relativement) sĂ©curisĂ©. Pour ce qui n’a pas Ă©tĂ© effacĂ© par le temps, l’ambiance est lĂ : on commence par un sauna gay, on traverse des live houses oĂč de jeunes femmes rĂȘvent de devenir des idol3, on se pose dans des bars tenus par une Mama-san, et on fume de partout sans se prĂ©occuper de la loi Évin.

L’action bouge parfois le temps de quelques lignes dans d’autres quartiers, mais l’ont revient vite Ă  Shinjuku et Ă  l’ambiance si particuliĂšre de ce quartier Ă  la circulation humaine massive4 et oĂč chacun est vite aspirĂ© et oubliĂ© par la marĂ©e humaine5.

Retour dans le retour du retour du retour


DĂšs le troisiĂšme chapitre, j’étais quelques peu perdu. Au sixiĂšme, j’étais passablement Ă©nervĂ©.

J’aurais pu mettre ce problĂšme sur le dos de l’inexpĂ©rience de l’auteur, ce roman Ă©tant le premier d’une sĂ©rie, malheureusement, c’est son dixiĂšme roman
 Plusieurs fois, j’ai dĂ» revenir en arriĂšre pour savoir oĂč j’en Ă©tais: non seulement on se perd souvent entre les interlocuteurs, vu que l’auteur ne prend que trĂšs rarement le temps d’indiquer qui parle, mais l’on se perd aussi en temporalitĂ©s, sautant de l’une Ă  l’autre sans prĂ©venir, l’auteur apprĂ©ciant un peu trop l’exposition et la backstory, mĂȘme quand cela n’est pas rĂ©ellement important Ă  l’intrigues, et certains chapitres, sans crier gare, sont entiĂšrement dĂ©diĂ©s Ă  un personnage tertiaire, qui n’a aucun impact sur l’enquĂȘte, et il faudra au lecteur quelques phrases avant de rĂ©aliser qu’on l’a tirĂ© de l’enquĂȘte comme un enfant de son lit un samedi matin


Au bout d’un moment, le flot devient juste illisible, tandis que l’enquĂȘte approche de sa rĂ©solution.

Plus requin que cygne

L’enquĂȘte n’est pas dure Ă  suivre, et les Ă©lĂ©ments se rĂ©vĂšlent aisĂ©ment. Lorsque le puzzle se dĂ©voile enfin dans son intĂ©gralitĂ©, le lecteur aura un “Mais bien sĂ»r!” et placera les piĂšces de maniĂšre Ă  comprendre la suite des Ă©vĂšnements avant que l’inspecteur ne l’expose pour vous.

A noter aussi, que l’écriture se perd parfois en sĂ©quences musicales ou sexuelles (jamais les deux Ă  la fois) trĂšs gĂȘnantes (leur prĂ©sence m’a fait hĂ©siter Ă  baisser la note de ce tome), dont je ne saurais deviner l’origine, de l’auteur ou de la traduction. La lecture du prochain tome traduit devrait m’indiquer ce qu’il en est, je ne suis pas prĂȘt de quitter Shinjuku!


  1. L’üle artificielle d’ Odaiba est ma rĂ©sidence de coeur au Japon, au pont que ma connaissance aigĂŒe de l’üle me permette d’instantanĂ©ment la reconnaĂźtre lorsqu’une sĂ©rie tĂ©lĂ©, film, manga,
 s’en sert comme dĂ©cor. ↩︎

  2. Shinjuku gyoen ↩︎

  3. Idole japonaise ↩︎

  4. La Gare de Shinjuku est frĂ©quentĂ©e par environ 3 millions de passagers chaque jour. ↩︎

  5. Par comparaison, le Shibuya Crossing, bien plus mĂ©diatique, et situĂ© Ă  un heure de marche de lĂ , ne voit passer “que” 2 millions de piĂ©tons par jour
 ↩︎

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