đŹ Karate Kid: Legends
Depuis le tout premier film Karate Kid, la sĂ©rie a vite vu quâelle pouvait devenir une franchise, mais chacune des trois suites nâa Ă©tĂ© quâune mauvaise idĂ©e, le concept reposant principalement sur la relation entre un maĂźtre et son Ă©lĂšve, et ce que les deux vont pouvoir mutuellement sâoffrir. Si Cobra Kai remplissait (trĂšs bien!) cette part du contrat, son format lui confĂ©rait une longueur et un putain de ventre mou trĂšs ennuyeux.
Du cĂŽtĂ© des salles obscures, un pseudo-reboot avait eu lieu en 2010 dans un film mettant en scĂšne Jackie Chan et Jaden Smith. Le rĂ©sultat Ă©tait trĂšs honnĂȘte, le soft power chinois permettait de filmer de jolis paysages Ă PĂ©kin, et le caractĂšre agrĂ©able du duo de stars fait que lâon se plaisait au film, mĂȘme sâil traitait de kung-fu et non plus de karateâŠ
Et donc, quinze ans plus tard, un cross-over entre la branche amĂ©ricaine et la branche chinoiseâŠ
La boxe est kung-fu
Lâhistoire suit Ă peu prĂšs le ârebootâ: Ă PĂ©kin, Jackie Chan a ouvert une Ă©cole de kung-fu, et son Ă©lĂšve star, Li Fong, doit suivre sa mĂšre1 qui part travailler Ă New-York. MalgrĂ© quelques difficultĂ©s Ă sâadapter Ă ce monde nouveau, il va vite se trouver un romantic interest, et rencontrer un boxeur Ă qui il va donner des cours. Oui, vous avez bien lu: câest lâĂ©lĂšve qui va transmettre son art, et non pas Ă un pratiquant dâarts martiaux asiatiques, mais bien Ă un boxeur amĂ©ricain.
Cette partie est trĂšs plaisante, et mâa beaucoup rappelĂ© le film Creed qui reprenait/faisait suite Ă la franchise Rocky: de la mĂȘme maniĂšre, on a une nouvelle gĂ©nĂ©ration, qui marche dans les pas de la prĂ©cĂ©dente, tout en se lâappropriant avec ses codes Ă elle (le hip-hop dans les deux cas).
Pour moi qui me plains que trop de films ne prennent pas le temps de poser leurs personnages, quel plaisir ici que le film prenne la moitiĂ© de son temps Ă dĂ©velopper ceux-ci. Plus encore, cela donne au film une vraie identitĂ©, au lieu dâen faire un vulgaire produit Ă la gloire des stars.
Shifu et Sensei
MĂȘme si les bandes annonces vendaient trĂšs fort la rencontre entre Ralph Macchio et Jackie Chan, comme dit plus tĂŽt, ce nâest pas le point central, ni mĂȘme de dĂ©part, du film, et on pourrait presque retirer ça du script.
Ă la moitiĂ© du film, Li est dans la merde, donc son Shifu le rejoint de PĂ©kin, et fait un petit tour en Californie pour demander Ă Daniel Larusso de servir de Sensei, et Ă©tablir que lâĂ©cole de karate et lâĂ©cole de kung-fu sont deux branches du mĂȘme art. Il va donc falloir combiner les entraĂźnements des deux Ă©coles pour que Li puisse remporter son tournoi.
Le rĂŽle de ces deux personnages dans le scĂ©nario est vraiment anecdotique. On peut dire que la prĂ©sence de Jackie Chan en tant que coach est utile, mais pour Daniel, câest autre chose: il nâapparaĂźt quâĂ la moitiĂ© du film, et il a le niveau dâimplication dâun camĂ©o dans un film Marvel2. Mais lĂ encore, jây vois un vrai plus qui laisse le film souffler et se construire par lui-mĂȘme.
Pas forcĂ©ment aussi bon que lâoriginal, et malheureusement (presque) incapable dâĂȘtre pris seul, ce film reste un excellent opus de la franchise, et un bon divertissement de sport.
InterprĂ©tĂ©e par Ming-Na Wen, alias Chun-Li, alias Mulan, alias Melinda May,⊠Vu son background jâattendais de la voir taper une baston plutĂŽt que de sâemmerder avec les deux papys! ↩︎
Au point quâil apparaĂźt dans une scĂšne post-gĂ©nĂ©rique avec Johnny (de Cobra Kai), ce dernier Ă©tant Ă deux doigts de lĂącher un âEt si on crĂ©ait notre Ă©cole de karate et quâon lâappelait The Karate Kid?â. ↩︎