Post

đŸ“ș Anaon

DrĂŽle d’affaire que cette sĂ©rie, qui arrive pile-poil tandis que l’on attend la derniĂšre saison de Stranger Things. Pour peu, j’y verrais une situation similaire Ă  celle de Kabaneri of the Iron Fortress.

Il n’en est rien.

Dans la vallĂ©e de d’Anaon

Une petite ville, un enfant qui disparaĂźt, et des gamins Ă  vĂ©lo. Ça vous dit quelque chose? Oui, on connaĂźt tous cette histoire, elle a buzzĂ© en 2016. À la maniĂšre de Netflix qui produit des versions live de sĂ©ries animĂ©es afin de pouvoir remplir leur catalogue et dire “Nous aussi on a Cowboy Bebop, Saint Seiya, et One Piece!1”, il Ă©tait Ă©vident que quelqu’un d’autre voudrait “faire son Stranger Things”.

Ici, c’est la France qui s’en occupe. Histoire de ne pas trop vite ĂȘtre accusĂ© de plagiat, l’intrigue est quelque peu modifiĂ©e afin de coller Ă  la culture locale. On se retrouve donc en Bretagne, et le monstre sera le Bugul-noz, une crĂ©ature du folklore local.

Et vu qu’on est en France, on y ajoutera aussi un peu de drame familial entre un pĂšre policier, et sa fille lycĂ©enne, digne d’un film prĂ©sentĂ© Ă  Cannes. Cocorico, forcĂ©ment.

Malheureusement, passĂ© un premier Ă©pisode trĂšs sympa, l’essai s’avĂšre ĂȘtre terriblement mauvais.

Cycle d’ulcùre

Lorsque la premiĂšre enfant disparue est retrouvĂ©e vivante, tout l’enjeu dramatique s’effondre, et le peu d’intrigue autour du monstre apparaĂźt sans rĂ©el intĂ©rĂȘt. MĂȘme l’enquĂȘte “policiĂšre” a le mauvais goĂ»t d’ĂȘtre plus intĂ©ressante que l’enquĂȘte “mystique”, ce qui dessert totalement le propos.

Au cinquiĂšme Ă©pisode, alors que l’on a trouvĂ© une piste “physique” Ă  tous ces Ă©vĂšnements surnaturels, la sĂ©rie s’amuse Ă  balancer un nouvel Ă©lĂ©ment: le pĂšre trompait (ou allait le faire?) sa femme avec sa co-Ă©quipiĂšre, ce qui n’amĂšnera Ă  rien: un bout de scĂ©nario lĂąchĂ© pour rien, comme si l’on voulait briĂšvement laisser imaginer au spectateur que “attention le vrai coupable peut ĂȘtre n’importe oĂč!”, mais ça ne prend pas, et l’intĂ©rĂȘt de balancer cette sous-intrigue en plein milieu de l’enquĂȘte est vraiment nul, mais souligne probablement des coupes excessives dans le scĂ©nario.

Enfin, lors du final, la supercherie est dĂ©voilĂ©e: toute la sĂ©rie n’a servi Ă  rien. L’enquĂȘte a plus de trous que du gruyĂšre, le coupable est parvenu Ă  ses fins, et la seule consĂ©quence est la mort d’une seule personne2. Le seul Ă©lĂ©ment qui a connu une quelconque Ă©volution est la relation entre l’hĂ©roĂŻne et son pĂšre.

J’ai vu certaines critiques comparer Anaon Ă  des aventures des neveux de Donald Duck, et l’on n’en est pas loin. Je ne sais pas si c’est la prĂ©sence de France TĂ©lĂ©visions Ă  la production qui a provoquĂ© une telle Ă©dulcoration du propos, ou si la sĂ©rie Ă©tait dĂ©jĂ  pensĂ©e ainsi de base, mais le rĂ©sultat est sans appel: la sĂ©rie n’a rien Ă  apporter.


  1. Pour un rĂ©sultat
dĂ©gueulasse, honteux, et acceptable, respectivement. ↩︎

  2. Dont on se fout totalement car on n’a jamais passĂ© la moindre seconde avec elle. ↩︎

This post is licensed under CC BY 4.0 by the author.