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🎼 Yakuza Kiwami

RĂ©cemment, l’équipe de RGG Studios a publiĂ© Like a Dragon: Pirate Yakuza in Hawaii, un Ă©niĂšme spin-off de la saga, qui reprenait BEAUCOUP d’élĂ©ments du huitiĂšme Ă©pisode Like Dragon: Infinite Wealth, paru onze mois plus tĂŽt. À ce moment-lĂ , beaucoup de voix ont fĂ©licitĂ© ce studio capable de rĂ©utiliser tous ses Ă©lĂ©ments pour produire plus de jeux (et donc plus de valeur) sans dĂ©naturer son style, et le studio lui-mĂȘme a expliquĂ© lors d’une confĂ©rence son processus crĂ©atif, permettant des dĂ©veloppements courts pour un fort ancrage narratif des joueurs.

Ainsi, que diriez-vous d’apprendre que ce Yakuza Kiwami, remake du tout premier Ă©pisode sur PlayStation 2, est sorti seulement DIX MOIS aprĂšs Yakuza 0?

Le retour du retour Ă  Kamurocho

On se retrouve donc Ă  nouveau dans Kamurocho, ce quartier chaud fictif de Tokyo. D’abord en 1995, oĂč Kiryu doit porter le chapeau pour le meurtre du patriarche de la famille, puis en 2005, Ă  sa libĂ©ration, qui le confronte Ă  un monde nouveau, et oĂč ses anciens frĂšres d’armes ont bien changé  Non seulement dix milliards de yen ont disparu, mais en plus, Yumi, son amie d’enfance-slash-crush, y serait liĂ©e, et est tout aussi introuvable. Les treize chapitres du jeu feront la lumiĂšre sur cette affaire, permettant Ă  Kiryu (et au joueur) de prendre ses marques dans ce monde nouveau.

Le joueur dĂ©couvrira donc tout un environnement qui sera la base de la sĂ©rie. La ville, et ses commerces, ses Ă©tablissements “underground”, et ses personnages haut en couleur, dont Haruka, la fille de Yumi, qui deviendra sa fille adoptive. Certains des personnages reviendront aussi de Yakuza 0, leur apportant une suite scĂ©naristique, parfois trĂšs marrante, comme celle des gamins fans de petites voitures, dont l’un, devenu adulte, tient dĂ©sormais le circuit.

Trop de Majima dans ma Jima

Mais Kiryu n’est pas le seul Ă  ĂȘtre revenu au quartier: Majima est lĂ  aussi, avec du bonus. Si dans le jeu original, il servait de boss Ă  trois reprises, et n’était mĂȘme pas liĂ© Ă  l’intrigue principale, au-delĂ  d’ĂȘtre un emmerdeur chaotique, il devient ici omniprĂ©sent, pouvant dĂ©tourner les balades de Kiryu pour un oui un non. Vous allez danser? Majima est lĂ  (en jogging de breakdance). Vous allez en club? Majima est lĂ  (travesti en hĂŽtesse). Le systĂšme, nommĂ© “Majima Everywhere”1 est vraiment relou, et introduit mĂȘme des dissonances ludo-narratives, vu que ce Majima-lĂ  coexistera avec celui qui dĂ©tournera Kiryu de l’intrigue principale, sans que les deux facettes du personnage ne soient jamais mĂ©langĂ©es.

Un exemple issu de ma partie: aprĂšs un combat “final” contre Majima-taxi, Ă  la fin duquel il finit au fond de la baie de Tokyo, et aprĂšs que Kiryu se soit demandĂ© avec un brin de tristesse si celui-ci a survĂ©cu Ă  ses blessures, dix minutes plus tard, le disparu est rĂ©apparu, conformĂ©ment Ă  l’intrigue, au volant d’un dix-huit tonnes, Ă  travers les murs du salon de massages Ă©rotiques que Kiryu explorait, sans que celui-ci lĂąche le moindre “Mais, tu Ă©tais en vie!?”.

Clairement, il fallait rĂ©pondre Ă  la demande des fans qui voulaient plus de “Ohlala il est TROP FOU ce Majima, donnez-moi-en encore!”, et donc rĂ©utiliser tous les assets de Majima dĂ©veloppĂ©s pour l’épisode ZĂ©ro. J’en suis vraiment pas fan (de l’omniprĂ©sence du personnage, pas de la rĂ©utilisation d’assets), et ça m’a VRAIMENT fait chier, tant le “Majima everywhere” pouvait non seulement m’interrompre pour un oui un non, mais en plus est liĂ© Ă  une progression que j’ai dĂ» mener Ă  son terme afin d’obtenir le trophĂ©e platine.

Tout le monde veut prendre sa peau

Pour se dĂ©barrasser de Majima, rassurez-vous, Kiryu a donc droit Ă , je vous le donne en mille, les quatre mĂȘmes styles de combat que dans Yakuza 0. Pas de surprise ici, et encore une fois, les affrontements du scĂ©nario seront trĂšs simples (et cinĂ©matiques), et une maĂźtrise parfaite des quatre styles de ne sera nĂ©cessaire que pour le joueur qui voudra affronter tous les adversaires optionnels.

Mon plus gros problĂšme avec le Yakuza originel, c’était son scĂ©nario. Tout ce jeu de mensonges, de traĂźtres, de guerres de familles,
 ça devenait trĂšs vite dur Ă  suivre, et toutes les motivations pouvaient devenir compliquĂ©es Ă  suivre. Avec le “Majima Everywhere”, ça devient mon second plus gros problĂšme du jeu. Restera donc le plaisir de dĂ©couvrir cette sĂ©rie et d’explorer tous les recoins de Kamurocho, un plaisir plus que suffisant pour passer un trĂšs bon moment sur ce jeu.


  1. Que l’on pourrait traduire par “Majima partout”, et ce n’est pas un euphĂ©misme. ↩︎

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