đź Tom Clancy's Rainbow Six: Vegas
La vie tient Ă pas grand-chose des fois. Je connaissais la saga Battlefield par les vidĂ©os de DiGiDiX1, mais je nâavais vraiment cherchĂ© Ă y jouer: jâavais dĂ©jĂ jouĂ© Ă la sĂ©rie des Call of Duty: Modern Warfare2, jâavais apprĂ©ciĂ© lâaspect cinĂ©matographique, mais lâomniprĂ©sence des modes multi-joueurs compĂ©titifs ne mâintĂ©ressait pas le moins du monde, et au bout dâun moment ça semblait ĂȘtre toujours la mĂȘme merde, mais avec un nouveau moteur graphique.
Le documentaire de NoClip sur la campagne solo du jeu, couplĂ©e Ă pas mal de captures dâĂ©crans sur Twitter de diverses scĂšnes du jeu mâa rĂ©conciliĂ© avec lâidĂ©e de faire cette expĂ©rience cinĂ©mato-ludique.
Tout ça, donc, pour me dĂ©cider Ă terminer Ă un jeu de la saga Tom Clancyâs Rainbow Six que jâavais commencĂ© et oubliĂ© il y a presque dix ans.
La guerre, la vraie
La saga Tom Clancyâs Rainbow Six dĂ©bute en 1998. Le nom devant vous dit peut-ĂȘtre un truc, et il devrait: Tom Clancy est un auteur prolifique de thriller techno-politiques, et la quantitĂ© de livres de son univers adaptĂ©s en films pourrait vous surprendre3.
La saga Rainbow Six a dĂ©marrĂ© Ă la maniĂšre dâun projet cross-mĂ©dias: Tom Clancyâs a Ă©crit le roman, et Red Storm (plus tard Ubisoft) produit le jeu, en suivant les directives de ârĂ©alismeâ du roman. Jâai possĂ©dĂ© le jeu (et sa premiĂšre extension) Ă lâĂ©poque etâŠje suis pas allĂ© bien loin. JâĂ©tais jeune, mauvais, et peu patient. Car de la patience, il en faut pour jouer Ă un jeu Rainbow Six.
Contrairement aux shooters Ă la DOOM ou Quake qui venaient de sortir les annĂ©es prĂ©cĂ©dentes, et faisaient la part belle aux points de vie et points dâarmure, et Ă se jeter seul dans la mĂȘlĂ©e pour tirer dans tous les sens, vous ĂȘtes ici en charge dâune Ă©quipe dâintervention entiĂšre, et la moindre balle pourra ĂȘtre fatale pour euxâŠmais aussi pour les otages. De la mĂȘme maniĂšre, si tous vos membres dâĂ©quipe ânommĂ©sâ sont trop amochĂ©s pour accomplir la mission (ou trop occupĂ©s dans un cercueil), vous aurez une Ă©quipe de randoms aux visages neutres, et aux statistiques pas folles. Il faudra donc passer du temps en amont de la mission pour se familiariser avec les lieux, lâintervention, la stratĂ©gie,âŠ
Ce qui se passe Ă VegasâŠ
Huit ans et six jeux plus tard, la saga Medal of Honor4 est sortie, avec un certain Steven Spielberg comme producteur, amenant des choix artistiques de mise en scÚne dans le jeu. Cette évolution du genre deviendra vite la norme des campagnes solo, ce qui donnera de GRANDS moments de jeu vidéo5, mais aussi de trÚs mauvais6.
Chez Rainbow Six, on Ă©chappe Ă moitiĂ© au problĂšme. Si le jeu original se dĂ©coupait en plusieurs missions sĂ©parĂ©es, uniquement reliĂ©es par un fil narrateur, dĂ©sormais, on est Ă nouveau sur une seule histoire, oĂč notre pauvre avatar va dâun niveau Ă lâautre sans se reposer. Plus de temps pour planifier, ou se reposer, il faut juste avancer en ligne presque droite, le jeu offrant quelques piĂšces oĂč le joueur pourra donner des ordres Ă ses deux camarades pour approcher lâaffrontement, afin dâavoir un semblant de furtivitĂ© dans lâapproche.
De mĂȘme, vu que le joueur doit atteindre la fin du jeu avec ces trois personnages, il nâauront pas le droit Ă la mort, et Ă moins dâĂȘtre pris dans lâexplosion dâune grenade, ou de prendre une balle dans la tĂȘte, aucune blessure ne sera fatale, et quelques secondes derriĂšres une barriĂšre permettront aux personnages de retrouver toute leur vigueur.
âŠne restera pas Ă Vegas
A ne pas savoir sâil veut ĂȘtre un grand spectacle, ou un jeu tactique rĂ©aliste, le jeu se retrouve le cul entre deux chaises, nâĂ©tant rĂ©ellement bon nul part. De plus, le dĂ©but et la fin du jeu ne se dĂ©roulent mĂȘme pas Ă Vegas, rendant lâaspect âaffrontement urbainâ totalement caduque, et les affrontements reviennent constamment au mĂȘme systĂšme de âcover shooterâ dĂ©jĂ vu partout. Malheureusement, mĂȘme les affrontements sont trĂšs brouillons, et il est malheureusement trop rare de pouvoir nettoyer une piĂšce Ă coups de headshots silencieux bien placĂ©s.
Câest ennuyeux, trĂšs ennuyeux. JâespĂ©rais que le jeu proposerait plus, et lorsque je voyais avec enthousiasme les divers artworks du jeu, prĂ©sentant les personnages descendant en rappel la façade dâun hĂŽtel, prĂȘts Ă intervenir par une baie vitrĂ©e, jâavais envie dâaction et de grand spectacle. Peut-ĂȘtre dans la suite?
Je vous laisse dĂ©couvrir ses Ă©normes blagues par vous-mĂȘmes. ↩︎
Au pif, des films que jâai vus passer sans jamais comprendre quâils Ă©taient âliĂ©sâ entre eux: Ă la poursuite dâOctobre rouge, La Somme de toutes les peurs, Sans aucun remords. ↩︎
Si vous voulez en savoir plus sur lâhistoire de cette franchise, et son lien avec Call of Duty, le youtubeur TheGreatReview a fait une vidĂ©o Ă ce sujet. ↩︎
Comme lâintroduction de Call of Duty 4: Modern Warfare, oĂč le joueur incarne le prĂ©sident dâun pays du moyen-orient capturĂ© par des insurgents et traĂźnĂ© Ă travers sa ville en proie Ă la rebellion. ↩︎
En 2014, dans Call of Duty: Advanced Warfare, le joueur est invitĂ© Ă appuyer sur une touche pour⊠saluer lors dâune cĂ©rĂ©monie funĂ©raire. ↩︎