Post

🎼 SD Gundam G Generation Genesis

J’écris sur les jeux que je finis, mais il est plus rare que j’écrive sur ceux que je ne finis pas. Ainsi, pour chaque Metroidvania moyen sur lequel j’écris, il y en a beaucoup pour lesquels je n’ai jouĂ© qu’une heure avant de laisser tomber.

Et puis il y a ceux auxquels je joue des centaines d’heures, mais sans savoir oĂč je vais.

Toutes les Gundams de ta vie

J’aime les jeux vidĂ©o, j’aime la saga Gundam, j’aime les gros robots qui se mettent des patates,
 et des crĂ©ateurs japonais ont trouvĂ© comment se faire du blĂ© sur cet assemblage de passions! À l’origine, on appelait ça Super Robot Taisen: un jeu oĂč plusieurs sĂ©ries de robots se retrouvaient le temps d’un jeu pour un cross-over, oĂč leurs divers scĂ©narios coexistaient de diverses maniĂšres1. Ces jeux de stratĂ©gie permettaient donc d’envoyer plusieurs robots de diverses sĂ©ries, selon ses prĂ©fĂ©rences, affronter tous les empires malĂ©fiques qui existent, mais aussi collaborer entre eux pour des interactions et partages totalement jouissifs pour les fans2. Au bout d’un moment, et vu le succĂšs, les Gundam ont eu droit Ă  leur propre sĂ©rie de jeux en SD3 qui reprenaient initialement diverses “ùres” de la saga, avant de s’arrĂȘter sur le nom SD Gundam G Generation, le “G” signifiant que ces jeux traiteraient de plusieurs “ùres” de la saga.

Ainsi donc, l’épisode Genesis dĂ©barque en 2016, la sĂ©rie de films Gundam Unicorn est terminĂ©e depuis deux ans, et la chronologie de l’ Universal Century (plus connu sous le nom de “l’UC”) est Ă  peu prĂšs cloisonnĂ©e. C’est donc dĂ©cidĂ©: Genesis ne se concentrera que sur l’UC, incluant toutes les sĂ©ries animĂ©es, mais aussi TOUS LES JEUX qui ont pu s’y dĂ©rouler.

Le jeu propose donc de retrouver les unitĂ©s de 40 histoires, et revivre les Ă©vĂšnements de 18 d’entre elles. Il y a un cĂŽtĂ© trĂšs plaisant Ă  retrouver ces histoires et ces unitĂ©s, et pour beaucoup, il s’agit clairement d’un “rappel” des faits, certaines histoires n’ayant Ă©tĂ© contĂ©es que dans un jeu vidĂ©o obscur sorti il y a plusieurs annĂ©es, comme par exemple Cross Dimension 0079 qui est plus vieux que mes deux plus jeunes frĂšres. C’est aussi l’occasion de voir bouger certaines unitĂ©s qui sont des fan-favorites mais qui sont souvent limitĂ©es Ă  leur medium originel, comme par exemple celles du roman-photo Gundam Sentinel, ou celles de la sĂ©rie de romans Advance of Zeta: The Flag of Titans qui narre les Ă©volutions techniques des Gundam dans l’espace.

Et on ne va pas se mentir, la version deluxe permettant d’avoir un accĂšs direct Ă  certaines unitĂ©s en DLC, commencer le jeu en fournissant Ă  mon Ă©quipage un RX-124 Gundam TR-6 [Woundwort] et un RX-124 Gundam TR-6 [Haze’n-thley II-Rah] est une grande jouissance en tant que fan de Gundam


Le plaisir de jouer

PassĂ©e cette premiĂšre dizaine d’heures, oĂč mon Ă©quipage custom pilote un robot prototype construit en 0084 pour humilier des unitĂ©s construites en sĂ©rie en 0079, une certaine lassitude s’est installĂ©e, sans que je ne la repĂšre de suite.

Le jeu propose deux formes d’évolution. Dans le premier, on peut rejoue, dans n’importe quel ordre, les Ă©vĂšnements des dix-huit sĂ©ries racontĂ©es, ce qui permet de dĂ©bloquer pilotes et unitĂ©s. Dans le second, on assemble son propre Ă©quipage: son vaisseau-amiral, ses unitĂ©s, ses pilotes,


Le problĂšme vient de l’assemblage de ces deux gameplays: lorsque l’on rejoue un bout d’histoire de la saga Gundam, le plateau est peuplĂ© par les pilotes et unitĂ©s qui Ă©taient effectivement prĂ©sents Ă  ce moment-lĂ  (disons Amuro contre Char pour la toute premiĂšre escarmouche en 0079), qui ont des compĂ©tences et niveau d’évolution figĂ©s qui correspondent aux forces en prĂ©sence Ă  ce moment-lĂ , mais le joueur peut aussi dĂ©ployer deux des vaisseaux de son Ă©quipage, qui comprendront chacun cinq unitĂ©s de combat, lesquelles montent en compĂ©tence Ă  chaque affrontement. Mon unitĂ© personnelle est actuellement au niveau 50, peut dĂ©truire n’importe quelle unitĂ© ennemie en un seul coup, et le pilote a des stats si Ă©levĂ©es qu’il Ă©vitera facilement deux attaques sur trois. La fameuses “comĂšte rouge” ne fait plus long feu!

Donc, au bout d’un moment, le plaisir s’estompe. Les affrontements reviennent juste Ă  faire avancer ses unitĂ©s sur la carte pour aller dĂ©foncer la DEMI-TONNE d’unitĂ©s ennemies, chaque tour prend cinq minutes, et ça fait longtemps que l’on a dĂ©sactivĂ© les animations de combat. Pire encore, une demi-tonne de dialogues illustrent chaque combat, on ne peut rien faire pour les passer lorsque l’on joue la sĂ©quence pour la premiĂšre fois, et surtout, ils n’ont vraiment rien d’intĂ©ressant, encore plus si l’on connait dĂ©jĂ  la sĂ©rie en question
 Ainsi, en comptant les divers dialogues, mĂȘme avec mon Haze’n-thley II-Rah surpuissant, il m’a fallu TRENTE MINUTES pour vider une carte de sa
trentaine d’ennemis.

Il pourrait donc rester la partie “collection d’unitĂ©s”, qui est assez fournie (au moins 500 unitĂ©s!) pour donner au joueur le plaisir nĂ©cessaire pour continuer, mais lĂ  encore, la progression est limitĂ©e. L’acquisition d’unitĂ©s se fait dans le jeu principal: en accumulant les kills avec une unitĂ©, elle est dĂ©bloquĂ©e dans “l’arbre technologique”. Sauf que la prĂ©sence de l’équipage (surpuissant) du joueur dans les missions rend l’utilisation des unitĂ©s “historiques” caduques. Seconde solution: chaque unitĂ© peut ĂȘtre dĂ©veloppĂ©e en quatre autres, qui lui sont liĂ©es technologiquement et historiquement4, ce que l’amateur “technique” de Gundam apprĂ©ciera, tant les designers de l’univers ont toujours eu soin Ă  proposer des Ă©volutions technologiques “logiques”. Mais lĂ  encore, le jeu subit de grosses limitations: il faut faire gagner quelques niveaux Ă  une unitĂ© avant de la dĂ©velopper en une autre, et surtout, l’unitĂ© originale sera perdue. Donc, le joueur a le cul entre deux chaises: il doit utiliser les unitĂ©s “historiques” (qui ne gagnent pas de niveaux) dans le jeu pour les dĂ©bloquer, mais il doit aussi utiliser ses propres unitĂ©s pour les faire Ă©voluer, et s’il apprĂ©cie son unitĂ© et la fait Ă©voluer, il doit accepter de la perdre pour faire grandir son “arbre technologique”


DĂ©solĂ©, mais je n’ai aucune envie de perdre mon FA-010A FAZZ sur-Ă©voluĂ© afin de dĂ©velopper un MSA-0011Bst S Gundam Booster Unit Type Plan 303E “Deep Striker”, en passant par un MSA-0011 S Gundam avec lequel il m’aura fallu jouer quelques missions.

Il a fallu que je voie ma sauvegarde5 et le temps de jeu pour rĂ©aliser le problĂšme: 300 heures de jeu pour seulement 245 tours. MĂȘme si le jeu arrivait Ă  me divertir, voir la quantitĂ© de temps que j’ai ensevelie dedans pour obtenir un Ă©quipage qui me plait et que je ne tiens pas Ă  “perdre” pour obtenir des unitĂ©s supplĂ©mentaires m’a fait l’effet d’une douche froide. Je vais donc fermer cette parenthĂšse, et revenir Ă  la sĂ©rie des Super Robot Wars, en espĂ©rant que celle-ci, sa progression scĂ©naristique plus fermĂ©e, et ses dialogues trĂšs fanservice saura m’apporter bien plus de plaisir.


  1. Certaines de ces maniĂšres Ă©tant de simple prĂ©textes totalement idiots Ă  base de “Ah oui, Actarus, le pilote du Goldorak, j’ai entendu parler de toi! Tu vas nous aider dans notre guerre contre Char Aznable dans l’espace, et Ă©change, je t’aide contre l’empire de VĂ©ga?”. ↩︎

  2. Ça donne aussi lieu Ă  des inside jokes lorsque deux personnages sont doublĂ©s par la mĂȘme personne, ou Ă  des silences gĂȘnants lorsque deux personnages connus pour leur mutisme se rencontrent. ↩︎

  3. Le SD, pour Super Deformed, est un style graphique oĂč les personnages ont une grosse tĂȘte et un petit corps. Le style fĂ»t trĂšs prisĂ© dans anciens jeux car il Ă©tait plus simple Ă  reprĂ©senter et reconnaĂźtre avec les limitations de l’époque. ↩︎

  4. C’est parfois une rĂ©gression, certaines unitĂ©s pouvant ĂȘtre dĂ©veloppĂ©es en l’unité à partir de laquelle elles ont Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©es
 ↩︎

  5. Comble du comble: elles sont manuelles
 On est en 2025! ↩︎

This post is licensed under CC BY 4.0 by the author.