📚 La Voix

Je ne suis pas fan des recueils d’histoire courtes, je l’ai dĂ©jĂ  exprimĂ© ici, mais La Voix est vraiment LE livre qui semble me hanter depuis des annĂ©es. En fait, depuis que j’ai commencĂ© l’étude du Japonais, j’ai l’impression que c’est LE livre que tout le monde m’a recommandĂ©/offert, au point qu’il Ă©tait dĂ©jĂ  dans ma bibliothĂšque avant mĂȘme que je ne me remette Ă  lire. Ainsi, vu que je suis parti sur une session “toute l’oeuvre de Seicho Matsumoto”, autant m’y mettre


Le Complice

Une courte nouvelle, du point de vue du criminel, et de l’aprĂšs-meurtre. Si ma longue expĂ©rience en matiĂšre d’histoires policiĂšres fait que j’ai dĂ©jĂ  plus ou moins lu histoire de ce genre plus d’une fois, cette interprĂ©tation est trĂšs intĂ©ressante, et j’ai pris grand plaisir Ă  voir ce criminel sombrer petit dans le piĂšge qu’il s’est lui-mĂȘme tissĂ©.

nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude

Le Visage

“Pour en faciliter la lecture, toutes les dates de ce journal ont Ă©tĂ© omises. Les paragraphes figurent dans l’ordre chronologique, mais le temps Ă©coulĂ© entre chacun est extrĂȘmement irrĂ©gulier, allant d’un jour Ă  quatre jours, d’une semaine Ă  un mois. Le lecteur pourra deviner la progression d’aprĂšs le contexte.”
― La voix, de Seichƍ Matsumoto

Rien qu’à ce paragraphe, vous pouvez deviner le style semi-Ă©pistolaire de cette nouvelle. LĂ  encore, on suit un criminel, en proie Ă  la crainte d’ĂȘtre dĂ©couvert par l’unique tĂ©moin de son crime, des annĂ©es aprĂšs celui-ci. MĂȘme si certains passages sont assez ennuyeux dans leur maniĂšre de camper l’ambiance, j’avoue que j’ai vite Ă©tĂ© happĂ© par cette histoire.

Au-dessus de tout soupçon

Le concept de crime parfait excite aussi bien les auteurs que les meurtriers depuis bien des annĂ©es, et cette histoire explore ce concept, ainsi que la dĂ©termination dont un meurtrier peut faire preuve pour accomplir sa vengeance. LĂ  encore, la maxime “le criminel revient toujours sur les lieux du crime” se rĂ©vĂšle vraie, et le coupable cause sa propre perte, dans une certaine forme de justice poĂ©tique


Le Roman-Feuilleton

Toujours sur le mĂȘme schĂ©ma, on suit cette fois le dĂ©tective, Ă  qui un Ă©cart de conduite du criminel mettra la puce Ă  l’oreille. L’idĂ©e est intĂ©ressante, la construction du crime aussi, et la motivation qui mĂšne au meurtre est dĂ©jĂ  plus creusĂ©e et paraĂźt plus “lĂ©gitime” que les meurtres “sans raisons” des prĂ©cĂ©dentes nouvelles. Mais cette fois, surtout, criminel et enquĂȘteur se retrouvent face Ă  face dans une tension palpable. Ma prĂ©fĂ©rĂ©e jusque-lĂ !

La Voix

La nouvelle Ă©ponyme reprend encore les Ă©lĂ©ments prĂ©cĂ©dents: Ă  nouveau, un premier meurtre est commis, et le coupable s’engage sur la piste d’un second meurtre pour que sa culpabilitĂ© ne soit pas dĂ©couverte par un tĂ©moin annexe. Un twist pas spĂ©cialement intĂ©ressant vient scinder l’histoire en deux, pour une seconde moitiĂ© qui sera une enquĂȘte bien plus classique, mais ne correspondra pas vraiment au thĂšme gĂ©nĂ©ral de ce recueil.

La Collaboratrice d’une Revue de Haïkus

Seulement 35 pages pour cette nouvelle-ci, dont l’intĂ©rĂȘt m’a paru trĂšs faible, et le thĂšme totalement dĂ©corrĂ©lĂ© de celui des prĂ©cĂ©dentes
 Ici, on ne suit que l’enquĂȘteur, qui devine tout Ă  la maniĂšre d’un Sherlock Holmes sous acides, et le meurtrier ne commet pas vraiment d’erreur, si ce n’est celle d’ĂȘtre un meurtrier. À la fin, et mĂȘme avec la rĂ©solution du meurtre en Ă©crite en lettres noires sur la page blanche, je ne me sentais pas plus avancĂ©, ni mĂȘme intĂ©ressĂ©.

Il ne me reste plus qu’un livre de Matsumoto Ă  lire, mais enfin, aprĂšs des annĂ©es Ă  voir ce recueil dans toutes les bibliothĂšques de ma vie, je l’ai lu. Le niveau Ă©tait assez inĂ©gal, mais la lecture Ă©tait gĂ©nĂ©ralement plaisante.


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