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🎬 Godzilla x Kong: The New Empire

Si j’apprĂ©cie une certaine vision du Monsterverse, et dĂ©plorais que la franchise en privilĂ©gie une autre, je restais conscient que la saga Ă©tait encore jeune, se cherchait, et que le produit qui Ă©tait recherchĂ© n’était peut-ĂȘtre pas celui que j’attendais. De fait, au-delĂ  de bonnes surprises, je n’avais pas d’attentes spĂ©cifiques et je me contentais du divertissement, bon grĂ© mal grĂ©.

Et pourtant, si cet Ă©pisode n’est pas totalement le changement que j’espĂ©rais, j’y ai trouvĂ© des prises de direction qui m’intĂ©ressaient.

Kong

L’intrigue repose Ă  nouveau sur Kong, et la terre creuse. Si l’on est toujours loin des relations familiales qui m’ont fait aimer l’univers, on est dĂ©barrassĂ©s de certaines intrigues sordides1, et les bastons de monstres passent un peu au second plan pour donner plus de place Ă  l’aventure et l’exploration, certaines scĂšnes ressemblant mĂȘme Ă  une copie sympathique de Jurassic Park.

Dans le prĂ©cĂ©dent film, en plus de Jia, sa fille humaine adoptive, et de IrĂšne, la mĂšre adoptive (humaine) de celle-ci, Kong faisait plus ou moins ami-ami avec un scientifique de chez Monarch qui l’aidait dans son combat. Ce personnage et ses relations avec le reste du cast Ă©taient sympathique, les trois formant une petite famille2. Le personnage disparaĂźt sans prĂ©venir dans ce film, remplacĂ© par un vĂ©tĂ©rinaire digne de Ian Malcolm3, qui se retrouve Ă  avoir exactement le mĂȘme rĂŽle au milieu de ces personnages, mais en plus badass, comme en tĂ©moigne son plan d’introduction, oĂč il change la dent de Kong depuis un hĂ©licoptĂšre4.

Malheureusement, le film ne s’empĂȘche pas certains aspects rĂ©gressifs, Ă  commencer par l’habituel sidekick rigolo qui revient cachetonner5, comme si le film ne pouvait pas survivre sans quelqu’un pour hurler “Ohlala mais il se passe un truc de fouuuuuu” et dĂ©samorcer n’importe quelle tentative de mettre en place de la tension.

Godzilla

Encore une fois, le fragile Ă©quilibre entre l’HumanitĂ© et les Titans est menacé par un vieux collĂšgue de boulot de Kong. La prĂ©sence de Godzilla en paraĂźt presque superflue, tant l’intrigue n’est liĂ©e qu’à Kong, la famille de Kong, la piaule de Kong, les humains potes avec Kong,


En fait, Godzilla n’est lĂ  que pour foutre le bordel Ă  Rome (et un joli plan Ă  faire dodo dans le ColisĂ©e), foutre le bordel en OcĂ©an Arctique (et de jolis plans de la glace), foutre le bordel en Egypte (et des jolis plans Ă  casser des pyramides), et ça en devient presque
chiant. L’animal n’a l’air de n’ĂȘtre lĂ  que parce qu’il faut du spectacle et de la destruction, et est comme un aveu d’échec de la part du film, qui ne serait pas capable d’ĂȘtre digne de spectacle sans que le “King of the Monsters” casse une ville ou deux. Une idĂ©e saugrenue, tant le film est gĂ©nĂ©reux en idĂ©es, comme une baston totalement folle en zĂ©ro-gravitĂ© qui a le mĂ©rite de ne jamais ĂȘtre incohĂ©rente pour le spectateur.

Le nouvel empire

DĂ©jĂ  dans Godzilla: King of the Monsters, je m’interrogeais sur la portĂ©e que prenaient ces histoires de monstres, tant la volontĂ© d’anthropomorphiser leurs relations me paraissait ridicule, puis l’arrivĂ©e de Jia, et son don de communication avec Kong en utilisant la langue des signes5 me laissait craindre au pire, tant la franchise Godzilla a pu donner des films Ă©tranges dans son pays de naissance.

Rien de tout cela ici, et le film se termine dans un Ă©quilibre qui me convient Ă  peu prĂšs, entre drames humains, et gros monstres qui se tapent.


  1. DĂ©so pas dĂ©so, mais tout ce qui implique Millie Bobby Brown dans les deux derniers films est le pire. ↩︎

  2. “Un papa, une maman, un singe gĂ©ant!” ↩︎

  3. Dans le film Jurassic Park, Ian Malcolm est un scientifique au style et Ă  l’apparence trĂšs rock’n-roll, comparĂ© au sĂ©rieux de ses camarades. ↩︎

  4. M’étant fait retirer un kyste Ă  la mĂąchoire il y a de cela cinq jours, l’anesthĂ©sie totale de Kong m’a fait sourire. ↩︎

  5. Contrairement Ă  ce que laisserait penser l’utilisation française de l’expression “la langue des signes”, et mĂȘme si la Famille de la langue des signes française est l’une des plus anciennes sur lesquelles se sont basĂ©s bien d’autres, il existe en rĂ©alitĂ© une multitude de langues des signes. ↩︎ ↩︎2

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