đź Battlefield: Bad Company
Toujours dans mon exploration des pans du genre du FPS que je nâavais pas encore explorĂ©s, jâai vite fait lâimpasse sur Rainbow Six: Vegas 2, la faute Ă son absence de sous-titres, qui mâa empĂȘchĂ© dâapprĂ©cier le jeu de la maniĂšre qui me convient1, et jâai donc pris la suite: la franchise Battlefield.
La compagnie des losers
Quand on traite de lâarmĂ©e (et surtout lâamĂ©ricaine) en fiction, le mĂ©dium va souvent influencer le traitement du genre. Par exemple, au cinĂ©ma, on aura le patriotique/hĂ©roĂŻque, le sĂ©rieux/dramatique, et le drĂŽle/parodique. En jeux vidĂ©o, pour des besoins de gameplay, et afin de laisser au joueur le contrĂŽle, on reste sur le premier traitement: on est des hĂ©ros. Le second est plus rare Ă trouver2, mais alors pour le troisiĂšme, dĂšs lâinstant oĂč lâon a un FPS et de lâhumour, on vire lâarmĂ©e.
Dans Bad Company, on retrouve enfin les bonnes vieilles bidasses que lâon croirait sorties de La SeptiĂšme Compagnie. On incarne donc Preston, fraĂźchement parachutĂ© dans une escouade menĂ©e par Redford et oĂč officient dĂ©jĂ Sweetwater, et Haggard, au cours dâune guerre entre les USA et la Russie. Si Preston reste relativement silencieux, et si Redford fait de son mieux pour maintenir la cohĂ©sion, le gros du morceau est pris par les dialogues entre Sweetwater, le romantique totalement amoureux de leur opĂ©ratrice radio, et Haggard, le pyromane. Tout est prĂ©texte Ă des conversations ridicules qui font constamment mouche, notamment celle oĂč Haggard mentionne sa cousine moche, que Sweetwater lui demande si câest celle quâil a pĂ©cho, ce quâil confirme⊠Tous ces Ă©changes sont suffisamment espacĂ©s et clairs pour que lâon puisse les apprĂ©cier sans sous-titres.
Les quatre rois du désert
Ne vous prĂ©occupez pas trop de la âguerreâ du scĂ©nario. Ă la fin de la premiĂšre des sept missions du jeu, les protagonistes dĂ©couvrent que des mercenaires ont Ă©tĂ© invitĂ©s Ă participer, et que comme la Diamond Force dans Archer, ou les Diamond Dogs dans Metal Gear Solid V, ils partent au combat avecâŠdes lingots dâor, rien que ça.
On va donc assez vite oublier la guerre (dont on se fout dâailleurs de savoir comment elle a pu commencer, ou dâoĂč elle se dĂ©roule) pour partir Ă la recherche de ce stock dâor, pour une aventure dâune demi-douzaine dâheures. Au-delĂ de toute la tchatche dont peuvent faire preuve les personnages (et les rires quâelle apporte), cette campagne solo donnera surtout lâimpression de nâĂȘtre quâune prĂ©sentation de lâexpĂ©rience de jeu en ligne, proposant donc au joueur des affrontements au corps Ă corps, au mortier, en tank, ou en hĂ©licoptĂšre.
Sâil y a toujours une blague qui sort au bon moment, le jeu est malheureusement loin de lâexpĂ©rience du âcinematic FPSâ et si les grands espaces des cartes de Battlefield sont parfaites pour des joutes Ă 24 joueurs, pour une expĂ©rience solo, on se retrouve malheureusement souvent Ă devoir courir sur de grandes plaines vides, parfois sans le moindre vĂ©hicule, ce qui rend lâexpĂ©rience encore plus fastidieuse. Au point mĂȘme que, la premiĂšre fois que jâai jouĂ© au jeu, je me suis arrĂȘtĂ© au bout de quatre heures lorsque ma manette est arrivĂ©e Ă court de batterie, je lâai juste mise Ă charger sans rĂ©flĂ©chir Ă sortir ma seconde manette pour continuer Ă jouer: il nây avait juste pas dâintĂ©rĂȘt spĂ©cifique Ă continuer pour atteindre le prochain bout de scĂ©nario.
En solo, on est encore loin dâune expĂ©rience trĂšs prenante. Le jeu est sympathique pour ceux qui aiment la papote et la camaraderie, mais se limite encore trop Ă de grands espaces vides, et pouvoir dĂ©truire les bĂątiments Ă coups dâexplosifs est trĂšs marrant les premiĂšres minutes, mais devient trop vite rĂ©pĂ©titif.
Jâai besoin des sous-titres pour pouvoir Ă©couter une sĂ©rie, un podcast, ou une vidĂ©o YouTube, pendant que je joue, câest ainsi, et mĂȘme en Ă©crivant ces lignes, je me sers des sous-titres pour regarder/Ă©couter une sĂ©rie. ↩︎
Dans les formidables Spec Ops: The Line et Call of Duty: Black Ops par exemple. ↩︎