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📚 Le DĂ©tective est au Bar

FainĂ©ant, joueur, buveur, gouailleur, sarcastique et fier de l’ĂȘtre
 Sa rĂ©putation le prĂ©cĂšde, et dans le quartier chaud de Sapporo, personne n’ignore qui est le « dĂ©tective de Susukino ». Lorsqu’un jeune homme inquiet brave les rigueurs de l’hiver pour lui demander de retrouver sa petite amie, (
) il dĂ©couvre que cette disparition coĂŻncide avec le meurtre, dans un love hotel, d’un serveur de maison close. Et l’atmosphĂšre monte encore d’un cran lorsque notre limier se fait agresser par un groupe de jeunes possiblement instrumentalisĂ©s par la pĂšgre. DĂšs lors,(
) il devra non seulement s’aventurer le long des rues glacĂ©es de Susukino, mais plonger aussi au plus profond d’un monde de la nuit dominĂ© par des yakuzas qui, eux, ne plaisantent pas.

Il y a quelques annĂ©es, lors d’une Ă©niĂšme “crise de collectionnite”, j’ai listĂ© les films Japonais que je devais regarder. Parmi eux, une sĂ©rie de trois, parue de 2011 Ă  2017: “The Detective is in the Bar”. Je notais de m’y mettre un jour, ce qui bien Ă©videmment n’arriva jamais. A la place, Akatombo publia une traduction française, et elle arriva dans mes mains.

Presque noir

Lorsque le livre s’ouvre, il mentionne ce “temps d’avant” qu’est l’annĂ©e 1985, et Ă©crire cette review me fait dĂ©couvrir qu’il date de
1992. C’est surprenant au dĂ©but, mais on se plait vite Ă  cette ambiance oĂč personne n’a de portables et oĂč le personnage principal doit aller dans des cabines pour appeler des gens tandis qu’on lui laisse des messages Ă  son tripot favori.

Si Atelier Akatombo dĂ©peint le DĂ©tective1 comme “aux antipodes du privĂ© hard-boiled” sur son site, c’est pourtant comme ça que j’aurais dĂ©crit le personnage: sa maniĂšre de faire, dans la loi sans trop y ĂȘtre, sa tendance Ă  boire et ĂȘtre baladĂ© par les femmes tandis qu’il nĂ©gocie avec la pĂšgre, m’a rappelĂ© ce genre de personnage, si bien que je me le suis imaginĂ© tel Eddie Valiant2, alors qu’il est encore dĂ©crit comme (Ă  peu prĂšs) athlĂ©tique et Ă  peine en fin de vingtaine.

Presque comme un dragon

Pour l’ambiance, c’est presque pareil, mais en diffĂ©rent, certains dĂ©tails Ă©tant vraiment spĂ©cifiques Ă  la vie nocturne Japonaise. Si bien qu’au bout d’un moment, entre le crime, le dĂ©roulement de l’enquĂȘte, et la maniĂšre de l’approcher, j’ai eu la sensation d’ĂȘtre dans un scĂ©nario de jeu Yakuza3 (la folie du jeu en moins).

La quantitĂ© de taxis que prend le DĂ©tective, et le temps qu’il passe dans des cabines tĂ©lĂ©phoniques, n’ont fait que renforcer cette impression, et des images du premier jeu de la sĂ©rie4, version PlayStation 2, me revenaient constamment en tĂȘte.

Une enquĂȘte bien ficelĂ©e

Contrairement Ă  ma prĂ©cĂ©dente lecture, il n’y a pas ici d’éminence grise cachĂ©e dans l’ombre, et le meurtrier est vite trouvĂ©. Alors on se repose plutĂŽt sur les personnages, leurs interactions, leurs motivations,
 pour Ă  la fin dĂ©mĂȘler le “comment” de l’histoire et comprendre comment l’enquĂȘte sur une jeune femme disparue peut ĂȘtre liĂ©e Ă  tout ce pataquĂšs.

A la fin, l’histoire retombe sur ses pieds, le lecteur a pu aisĂ©ment suivre l’enquĂȘte et sa rĂ©solution, et le dĂ©tective retourne au bar.


  1. Il aura beau s’exprimer Ă  la premiĂšre personne, il restera anonyme. ↩︎

  2. DĂ©tective incarnĂ© par Bob Hopkins et personnage principal de Qui veut la peau de Roger Rabbit ↩︎

  3. Anciennement connue sous le nom de “Yakuza”, cette sĂ©rie de jeux vidĂ©os est connue depuis 2022 sous le nom de Like a Dragon ↩︎

  4. Qui se dĂ©roule, lui, en 2005, mais conserve cette absence de tĂ©lĂ©phone portables et un aspect rĂ©tro. ↩︎

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