📚 Nostalgie

Un livre, six nouvelles, six histoires. Je ne suis gĂ©nĂ©ralement pas fan de l’exercice1, mais quitte Ă  Ă©cumer la collection des Ă©ditions Akatombo, allons-y!

Les fleurs de mandarinier

L’exode rural est un sujet brĂ»lant au Japon et j’avoue que le sujet suscite en moi un certain intĂ©rĂȘt. MĂȘme si je reste dĂ©finitivement un citadin dans l’ñme, j’ai passĂ© assez d’étĂ© Ă  la campagne2 pour que l’idĂ©e de prendre retraite dans une contrĂ©e reculĂ©e du bruit oĂč tout le monde se connaĂźt m’intrigue.

Encore plus s’il s’agit du Japon.

Ici, nous assistons Ă  la fermeture administrative d’une ville, “avalĂ©e” par la municipalitĂ© voisine. Sur fond de cĂ©rĂ©monie de cloture, la soeur partie vivre Ă  la ville jeune, et la soeur restĂ©e, se font face. Le ressentiment de la “restĂ©e” envers la “partie” est palpable et Ă©maille le rĂ©cit.

Le propos est classique et pourrait ressembler Ă  un film français qui brigue le CĂ©sar, alors l’autrice dĂ©cide d’y ajouter un twist, franchement sorti de nul part, puis un autre: en deux pages, la situation a Ă©tĂ© renversĂ©e Ă  deux reprises, et aucun des deux twists n’aura de consĂ©quences, Ă  l’exception d’une personne qui freinera brusquement son vĂ©hicule de surprise, puis n’en fera plus Ă©tat.

TrĂšs franchement, si mĂȘme les personnages qui vivent cette histoire s’en foutent, je ne vois pas pourquoi je devrais y accorder de l’intĂ©rĂȘt.

La mer étoilée

Je
je ne sais que dire.

Lorsqu’a Ă©tĂ© Ă©voquĂ© le nom de la ville de la premiĂšre nouvelle, j’ai imaginĂ© quelques instants dĂ©tenir un livre totalement diffĂšrent, oĂč six histoires se relieraient pour former un plus grand mystĂšre. Mais il n’en Ă©tait rien.

En soit, cette histoire n’a rien de “mauvais”, et peut-ĂȘtre que ma consommation excessive de fiction fait que certaines histoires n’ont juste plus d’emprise sur moi, au point que mes pensĂ©es ne sont pas occupĂ©es par ce que je viens de lire, mais par une autre nouvelle au propos similaire Ă  laquelle elle me fait penser3


Le pays des rĂȘves

Sur fond de Tokyo Disneyland, une nouvelle touchante sur une femme emprisonnée par une grand-mÚre toxique, et sa maniÚre de se défaire de ces schémas.

MĂȘme si l’autrice a ENCORE dĂ©cidĂ© d’y insĂ©rer un petit twist qui n’a dĂ©cidĂ©ment rien Ă  faire là


Le fil de nuages

Dans Le Fil de l’AraignĂ©e, de Ryunosuke Akutagawa, un criminel se sert du fil d’une araignĂ©e pour grimper hors des enfers.

Dans cette nouvelle, un homme qui a rĂ©ussi Ă  fuir une communautĂ© dĂ©daigneuse et a trouvĂ© le succĂšs auprĂšs du reste du pays se retrouve utilisĂ© par ses anciens concitoyens alors qu’il est de retour dans cette ville. La parabole est la mĂȘme: quand une personne rĂ©ussit Ă  s’élever, elle sera forcĂ©ment agrippĂ©e par des profiteurs qui voudront s’élever Ă  sa suite.

La morale sera que pour leur Ă©chapper, il suffit de s’élever encore plus haut. Etrangement, avec la prĂ©cĂ©dente, c’est la nouvelle qui m’a le plus parlĂ©.

La croix de pierre

Le motif rĂ©current de ces nouvelles m’apparaĂźt alors que je termine de lire celle-ci: la dualitĂ© du passĂ© et du prĂ©sent. Chaque histoire raconte simultanĂ©ment un souvenir passĂ© d’un enfant, et le prĂ©sent de cette personne devenue adulte. Dans ce rĂ©cit, une mĂšre et sa fille, sont coincĂ©es dans leur cuisine inondĂ©e au cours d’un typhon. Alors la mĂšre raconte Ă  sa fille comment elle avait jadis appris auprĂšs de son amie d’enfance une maniĂšre d’appeler Ă  l’aide


C’est une trĂšs jolie histoire, qui a le mĂ©rite de se contenir sans que je n’y ressente de superflu.

Une belle route maritime

Une histoire courte, sur le mĂ©tier d’enseignant, et (thĂšme rĂ©current de cinq des six nouvelles) le harcĂšlement en milieu scolaire. LĂ  encore, j’ai apprĂ©cier la lecture, mais UN adjectif a suffit Ă  me sortir de ma lecture car ce sujet nouvellement soulevĂ© n’était plus du tout Ă©voquĂ©, alors qu’il aurait dĂ» ĂȘtre au coeur du rĂ©cit.

C’est un peu le rĂ©sumĂ© de ces nouvelles, et de ce livre en gĂ©nĂ©ral. A chaque fois, un Ă©lĂ©ment “de trop” survient, n’est jamais totalement Ă©voquĂ©, puis on passe Ă  autre chose. Des fois, j’y vois clairement la volontĂ© de l’autrice, d’autres, j’en viens Ă  me demander si les problĂšmes de traduction chez Akatombo ne sont pas Ă  blĂąmer



  1. J’apprĂ©cie le genre de la nouvelle, mais je considĂšre qu’un livre doit correspondre Ă  une seule “unitĂ© narrative”, je n’apprĂ©cie donc pas qu’un livre contienne plusieurs histoires courtes et sĂ©parĂ©es. ↩︎

  2. Plus prĂ©cisĂ©ment en Aveyron! ↩︎

  3. Je n’en ai malheureusement que le titre: A Skeleton in the cupboard, un titre sur-utilisĂ© Ă  travers les annĂ©es. Pour l’histoire: un homme fait face Ă  une femme qui pose des questions sur le jour de son mariage
jour oĂč il a renversĂ© un piĂ©ton en voiture, un accident mortel qu’il n’a pas hĂ©sitĂ© Ă  dissimuler
mais qui n’est pas le seul secret du rĂ©cit. ↩︎

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